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Emmanuel Macron craint une nouvelle explosion de violences samedi

la mobilisation des "gilets jaunes" se poursuit en France. [AP/Keystone - David Vincent]
France: débat tendu à l'Assemblée nationale en pleine crise des "gilets jaunes" / Forum / 2 min. / le 5 décembre 2018
Le président français Emmanuel Macron a demandé mercredi aux forces politiques, syndicales et au patronat de lancer un appel au calme à l'approche d'une nouvelle mobilisation des "gilets jaunes" samedi à Paris.

"Nous croyons à la République et à la démocratie. La violence que nous voyons s'exercer depuis plusieurs semaines désormais n'est en rien légitime", a déclaré Emmanuel Macron lors du conseil des ministres, selon le compte-rendu du porte-parole du gouvernement.

"Ce qui est en jeu, c'est la sécurité des Français et nos institutions. Je lance ici un appel à la responsabilité", a dit pour sa part le Premier ministre Edouard Philippe lors d'un discours devant l'Assemblée.

"Colère incontrôlable"

Le gouvernement français redoute avant tout une nouvelle explosion de violences ce week-end, après les scènes d'émeutes samedi dernier, notamment à Paris, lors de la troisième mobilisation des "gilets jaunes".

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La colère des "gilets jaunes" s'est exprimée "sous une forme inédite" et "malgré les tentatives de récupération politique, cette colère est demeurée insaisissable et incontrôlable", a lancé Edouard Philippe aux députés.

Une extension de la colère à d'autres secteurs, notamment chez les agriculteurs, inquiète l'exécutif. Deux fédérations du secteur du transport routier ont appelé à la grève à partir de dimanche soir pour une durée indéterminée. La situation est également tendue dans les lycées.

Recul du gouvernement

Pour le gouvernement français, il s'agit d'enfoncer le clou après l'annonce d'un moratoire de six mois sur la hausse de la taxe carbone, d'un gel des tarifs du gaz et de l'électricité cet hiver, et du renoncement à durcir le contrôle technique automobile avant l'été.

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Les premières mesures prises, parmi les plus demandées par les "gilets jaunes" constituent un recul pour l'exécutif, qui insistait jusqu'à ces derniers jours sur sa détermination à "garder le cap" fiscal de la transition écologique.

Image troublante sur l'état de tension du pays: le président a été hué et insulté lors d'une visite surprise mardi en fin de journée à la préfecture du Puy-en-Velay, incendiée samedi. La cote de confiance d'Emmanuel Macron s'est effondrée à 23% (-6 points), selon un sondage.

agences/gma

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Appels à la mobilisation maintenus

Partout en France, les appels à se mobiliser une nouvelle fois samedi sont pour l'heure maintenus. Éric Drouet, l'un des instigateurs les plus connus du mouvement des "gilets jaunes", a appelé à "retourner à Paris" samedi, "près des lieux de pouvoirs, les Champs-Élysées, l'Arc de Triomphe, Concorde".

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a invité "les gilets jaunes raisonnables" à ne pas se rassembler à Paris samedi, et a promis d'accroître la mobilisation des forces de l'ordre en France.