Ces interpellations ont donné lieu à plus de 1700 gardes à vue, selon ce bilan définitif. Au total, 136'000 personnes ont participé aux rassemblements dans le pays, soit un niveau de mobilisation semblable à celui du samedi précédent.
>> Retour sur les événements de samedi : Plus de 1300 interpellations au cours de la mobilisation des "gilets jaunes"
Moins de violences mais davantage de dégâts matériels
Les violences dans la capitale samedi ont été sans commune mesure avec les scènes de guérilla urbaine, à l'Arc de Triomphe et dans plusieurs quartiers huppés de la capitale, qui avaient été observées une semaine auparavant et avaient stupéfié dans le monde entier.
La mairie de Paris estime cependant que la journée du 8 décembre a occasionné plus de dégâts matériels que huit jours auparavant.
"Il y aura beaucoup plus de dégâts suite à la journée d'hier qu'il y a une semaine", a déclaré dimanche Emmanuel Grégoire, 1er adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, chargé du budget de la capitale. Il juge le "coût économique beaucoup plus important", dû notamment aux très nombreux commerces restés fermés dans ce qui est traditionnellement un temps fort des achats avant les fêtes.
Regards tournés vers Emmanuel Macron
Les appels pressants se multipliaient dimanche en France pour que le président Emmanuel Macron apporte une réponse à la crise.
Selon le Premier ministre Edouard Philippe, "le temps du dialogue est là" et "il faut désormais retisser l'unité nationale", mise à mal par cette fronde populaire inédite née sur les réseaux sociaux. Le président Macron "s'exprimera" lundi et "il lui appartiendra de proposer les mesures" pour permettre "à l'ensemble de la Nation française de se retrouver", a déclaré Edouard Philippe.
Emmanuel Macron fera des "annonces importantes" pour répondre au mouvement des "gilets jaunes", dont les problèmes ne seront cependant pas tous réglés "d'un coup de baguette magique", a pour sa part déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
"Le président de la République va parler (...) en début de semaine et je pense que son propos sera suffisamment fort pour que le mouvement puisse s'enrayer ou au moins que les casseurs puissent être dissuadés", a commenté le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Le doyen du gouvernement critique cependant la méthode de réforme. Il souhaite que l'impact des réformes soit mieux mesuré et demande "un nouveau contrat social".
Partenaires sociaux reçus lundi à l'Elysée
Les présidents des associations d'élus, du Sénat Gérard Larcher, de l'Assemblée Richard Ferrand ainsi que du CESE Patrick Bernasconi seront reçus par Emmanuel Macron lundi à 10H00 en même temps que les partenaires sociaux, a annoncé l'Elysée dimanche.
"Le président de la République a souhaité réunir l'ensemble des forces politiques, territoriales, économiques et sociales dans ce moment grave que traverse la Nation, afin d'entendre leurs voix, leurs propositions et avec pour objectif de les mobiliser pour agir", a-t-on expliqué de même source.
>> Les précisions de la correspondante à Paris Anne Fournier:
Donald Trump prié de ne pas se mêler de politique intérieure française
Jean-Yves Le Drian a aussi invité le président américain Donald Trump, qui a commenté par une série de tweets critiques le mouvement populaire des "gilets jaunes" en France, à ne pas se mêler de politique intérieure française.
"Je dis à Donald Trump et le président de la République (Emmanuel Macron) le lui a dit aussi : nous ne prenons pas partie dans les débats américains, laissez-nous vivre notre vie de nation", a-t-il déclaré dans l'émission Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.
Un député français du parti d'Emmanuel Macron, Joachim Son-Forget, s'en également pris sur Twitter au président américain. >> Lire: Un député français répond vertement à Donald Trump sur Twitter
Jérôme Zimmermann avec agences
"Une catastrophe économique"
"C'est une catastrophe pour le commerce, c'est une catastrophe pour notre économie", a déploré dimanche devant la presse le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, lors d'une visite aux commerçants près de la gare Saint-Lazare à Paris, non loin d'un foyer de troubles la veille.
En pleine préparation des fêtes de Noël, les commerçants ont été nombreux à baisser le rideau samedi à travers le pays.
Le ministre estime ainsi qu'il faut s'attendre à un nouveau ralentissement de la croissance économique de la France à la fin de l'année.