Les députés britanniques se prononceront mardi soir sur ce "Traité de retrait" de l'UE, âprement négocié durant 17 mois avec Bruxelles, mais dont l'adoption par la chambre des Communes semble très compromise en raison des multiples critiques dont il fait l'objet, dans les rangs des conservateurs de Theresa May comme des autres partis.
Le texte déçoit tant les plus fervents "Brexiters", qui craignent un amarrage permanent du Royaume-Uni à l'UE, que les europhiles espérant encore pouvoir faire marche arrière.
L'hypothèse d'un nouveau référendum gagne du terrain
A deux jours de ce vote à haut risque pour son propre avenir aux commandes de l'exécutif, la Première ministre a de nouveau mis en garde contre les conséquences d'un rejet, dans une interview au journal Mail On Sunday.
"Cela signifierait, a-t-elle déclaré, une grave incertitude pour le pays, avec un risque très réel de ne pas avoir de Brexit, ou de quitter l'Union européenne sans accord".
Ce maintien dans le club européen évoqué par la dirigeante pourrait découler d'un nouveau référendum sur l'UE, une hypothèse exclue par le gouvernement mais qui gagne du terrain au Royaume-Uni, et qu'un rejet de l'accord pourrait pousser un peu plus.
Le "risque" d'avoir Jeremy Corbyn au pouvoir
S'adressant plus particulièrement aux parlementaires conservateurs prêts à enterrer le traité, la dirigeante a agité la menace de nouvelles élections législatives, et d'une éventuelle victoire de Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition.
"Nous avons un chef de l'opposition qui ne pense qu'à essayer de déclencher des élections générales, peu importe ce que cela coûterait au pays", a-t-elle dit, ajoutant que l'arrivée de Jeremy Corbyn au pouvoir était "un risque que nous ne pouvons pas nous permettre".
Theresa May s'est par ailleurs entretenue par téléphone avec le président du Conseil européen Donald Tusk, a annoncé ce dernier sur Twitter, en soulignant à quel point la semaine à venir serait "importante pour le destin du Brexit".
afp/ther
Un gouvernement en voie de "désintégration"
Evoquant d'autres possibles démissions avant le vote de mardi, le Sunday Telegraph décrivait un gouvernement en voie de "désintégration", et de potentiels successeurs de Theresa May déjà dans les starting-blocks, à commencer par l'un de ses principaux rivaux, Boris Johnson, ex-chef de la diplomatie britannique et défenseur d'un Brexit sans concession.
Interrogé sur la possibilité qu'il se déclare ouvertement en cas de rejet de l'accord, ce dernier a botté en touche dimanche sur la BBC, se contentant d'indiquer qu'il "continuerait", quelle que soit l'issue du vote de mardi, "à oeuvrer" pour sa vision du divorce.