"Nous n'avons pas pu apporter une réponse assez rapide et forte, je prends ma part de responsabilité, je sais que j'ai pu blesser certains avec mes propos", a encore relevé le président français, lors de son allocution très attendue.
Emmanuel Macron a décrété "l'état d'urgence économique et sociale". Répondant aux revendications des "gilets jaunes", il a promis une réforme profonde de l'Etat, de l'assurance chômage et des retraites.
Impôt sur la fortune pas réintroduit
Le chef de l'Etat a notamment demandé au gouvernement de faire en sorte que le salaire minimum (SMIC) augmente de 100 euros par mois à partir de janvier 2019 "sans qu'il n'en coûte rien pour l'employeur". Il a également proposé de défiscaliser les heures supplémentaires et demandé "aux entreprises qui le peuvent" de verser une prime de fin d'année à leurs salariés.
Le président a en revanche répété qu'il ne réintroduirait pas l'impôt sur la fortune (ISF), assurant que "revenir en arrière nous affaiblirait". Mais les avantages indus et les évasions fiscales seront combattus, a-t-il dit.
Emmanuel Macron a terminé son allocution en affirmant: "nous pouvons trouver une voie pour nous en sortir tous ensemble".
agences/lan
Premières réactions plutôt négatives
L'opposition de droite comme de gauche a globalement jugé lundi insuffisantes les annonces d'Emmanuel Macron.
Les Républicains déploraient une "smicardisation" de la société, tandis que la France insoumise ciblait un président qui épargne "les grandes fortunes et les profits".
Dénonçant un président qui "se trompe d'époque", Jean-Luc Mélenchon a confirmé son soutien aux contestataires, dont certains appellent à manifester de nouveau samedi prochain.
Le chef de file de La France insoumise a repris le thème du "président des riches", leitmotiv des "gilets jaunes", en affirmant que "toutes les mesures qu'il a annoncées seront payées par les contribuables et les assurés sociaux, aucune par les grandes fortunes et les profits."
"On attend une vraie redistribution des richesses", a abondé sur BFM TV le fondateur du mouvement Génération.s, Benoît Hamon. L'ancien candidat à la présidentielle a déploré la non-remise en cause de l'impôt sur la fortune (ISF), l'absence de contribution des "grandes entreprises polluantes" ou encore "des banques et des actionnaires".
La présidente du Rassemblement national, Marine le Pen, a dénoncé un chef de l'Etat arc-bouté sur un "modèle" contestable.