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Une Russe accusée d'espionnage aux Etats-Unis va plaider coupable

Maria Boutina photographiée en 2013 lors d'un meeting d'une organisation pro-armes à Moscou. [AP Photo/Keystone]
Une Russe accusée d'espionnage va plaider coupable aux Etats-Unis / Le Journal horaire / 36 sec. / le 11 décembre 2018
Une jeune Russe accusée d'avoir tenté d'infiltrer l'appareil politique américain au profit de la Russie grâce au principal lobby pro-armes des Etats-Unis va plaider coupable, ont annoncé lundi ses avocats.

Maria Boutina, une étudiante de 30 ans, avait été arrêtée en juillet à Washington. Elle est accusée d'avoir agi en tant qu'"agente non déclarée d'un gouvernement étranger" et de "complot" pour infiltrer des organisations politiques "en vue de promouvoir les intérêts de la Fédération de Russie".

Le jeune femme, qui plaidait non coupable jusqu'ici, est incarcérée dans la banlieue de la capitale fédérale. Ses avocats ont demandé lundi à un tribunal de Washington d'organiser cette semaine une audience où elle devrait changer sa stratégie de défense.

Banquier proche de Poutine

La jeune femme s'est fait connaître du lobby conservateur en militant pour une organisation pro-armes russe, le "Droit aux armes", financée en partie par Alexandre Torchine, un banquier proche du président Vladimir Poutine.

Selon l'accusation, Maria Boutina et Alexandre Torchine ont tenté de créer des "canaux officieux" de communication qui auraient pu "être utilisés par la Fédération de Russie pour pénétrer dans l'appareil décisionnaire national".

Les enquêteurs s'intéressent à ses multiples contacts depuis 2015 avec des responsables de la National Rifle Association (NRA), puissante organisation très favorable au parti républicain, grâce à sa liaison amoureuse avec un militant, Paul Erickson.

Contact avec Donald Trump

Il s'agissait d'assister aux conférences de la NRA pour établir des contacts avec des responsables républicains ou d'organiser des dîners "d'amitié et de dialogue" en vue de favoriser une "diplomatie informelle" pour réchauffer des relations très tendues entre les deux puissances.

Lors d'une réunion politique de Donald Trump en 2015, Maria Boutina avait interrogé le candidat républicain à la présidence sur les relations avec la Russie. "Je pense que je m'entendrais bien avec Poutine", avait-il répondu.

Au début 2016, Paul Erickson avait pris contact avec un membre de l'équipe de campagne de Donald Trump, proposant son aide pour organiser une rencontre entre le candidat républicain et Vladimir Poutine, apparemment par l'intermédiaire d'Alexandre Torchine.

En mai 2016, le banquier russe était également présent lors de l'assemblée annuelle de la NRA, une soirée à laquelle participait le fils aîné de Donald Trump, Donald Jr.

afp/pym

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