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Pas tous convaincus, les "gilets jaunes" poursuivent leur mouvement

La réponse d'Emmanuel Macron à la colère des gilets jaunes. Des concessions insuffisantes à apaiser la contestation.
La réponse d'Emmanuel Macron à la colère des gilets jaunes. Des concessions insuffisantes à apaiser la contestation. / 19h30 / 2 min. / le 11 décembre 2018
"On ne lâchera pas !" Moins nombreux mais toujours actifs, les "gilets jaunes" poursuivaient mardi leurs opérations de blocages et manifestations au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron.

A la quatrième semaine de ce mouvement inédit né sur les réseaux sociaux pour dénoncer la politique gouvernementale, un peu plus de 1900 manifestants et une quarantaine d'opérations de blocages étaient recensés mardi matin, selon une source policière interrogée par l'AFP.

Lors de son allocution suivie par plus de 23 millions de téléspectateurs, le président français a annoncé de nouvelles mesures sociales, espérant endiguer la crise que traverse la France. Mais le mouvement ne semble pas s'éteindre.

L'appel à manifester samedi prochain à Paris est maintenu sur de nombreuses pages Facebook; plus de 8800 personnes disent ainsi prévoir de participer à "Acte V: Macron démission" sur les Champs Elysées".

D'autres "gilets jaunes" en revanche accueillaient plus positivement les annonces d'Emmanuel Macron, parlant de "bonnes idées".

>> Des mesures pas suffisantes pour résoudre le problème du pouvoir d'achat :

Gaspard Kühn "Les recettes françaises ne résolvent pas le problème du pouvoir d'achat."
Gaspard Kühn "Les recettes françaises ne résolvent pas le problème du pouvoir d'achat." / 19h30 / 1 min. / le 11 décembre 2018

Sondages contradictoires

Plus largement, les Français étaient eux partagés sur la poursuite du mouvement après les annonces du président. Deux sondages contradictoires ont été publiés mardi.

Selon un sondage Opinionway pour la chaîne d'information LCI, une majorité de sondés (54%) souhaite que la mobilisation s'arrête (contre 45%). A l'inverse, dans une enquête Odoxa pour franceinfo et Le Figaro, les personnes interrogées sont majoritaires (54%) à penser que les actions des "gilets jaunes" doivent se poursuivre, contre 46% qui veulent qu'elles s'arrêtent.

>> Lire : "Je ressens comme juste à bien des égards la colère des gilets jaunes"

agences/lan

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Les mesures devraient coûter "entre 8 et 10 milliards"

L'ensemble des mesures annoncées par le président devrait coûter "entre 8 et 10 milliards", a estimé mardi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.

Le déficit public devrait ainsi s'inscrire au-delà de la barre des 3% exigée par Bruxelles, mais "de manière strictement temporaire", a assuré le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, du parti présidentiel.

L'impact des annonces sur le déficit français sera suivi "avec attention" par la Commission européenne, a averti le Commissaire européen à l'Economie Pierre Moscovici. Bruxelles se donne jusqu'au printemps pour analyser le budget français.

De son côté, le vice-président du Conseil italien Luigi Di Maio a estimé que la France risquait aussi d'être censurée sur son budget.

Le mouvement des lycéens se poursuit

Le mouvement lycéen s'est poursuivi sans s'amplifier mardi alors que des organisations de la jeunesse prévoyaient une journée "noire": 450 établissements ont été perturbés, dont 60 bloqués, et des centaines de lycéens ont manifesté dans plusieurs villes de France.

Le mouvement, né la semaine dernière dans le sillage de la colère protéiforme des "gilets jaunes", proteste notamment contre la réforme du bac, qui introduit une part de contrôle continu dans les notes de l'examen, la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur Parcoursup et le service national universel (SNU).