Après avoir institué un ministère de la Défense et avant d'adopter une loi d'organisation, les députés kosovars ont voté un texte qui modifie le mandat de la Force de sécurité du Kosovo (KSF), aujourd'hui surtout chargée de missions de sécurité civile.
Ces forces seront désormais chargées d'"assurer l'intégrité territoriale du pays, ainsi que de protéger la propriété et les intérêts de la République du Kosovo, d'apporter un soutien militaire aux autorités civiles en cas de catastrophe, et de participer à des opérations internationales", selon le texte.
Inquiétude et colère
Selon les analystes kosovars, près d'une décennie devrait s'écouler jusqu'à l'établissement effectif de cette armée. Depuis la guerre entre forces serbes et rebelles kosovars albanais (1998-99, plus de 13'000 morts), la sécurité et l'intégrité territoriale du Kosovo sont garanties par la Kfor, une force internationale menée par l'Otan.
A Belgrade, comme parmi les 120'000 Serbes qui vivent toujours au Kosovo, cette armée est accueillie par un mélange d'inquiétude et de colère. Cette nouvelle crise intervient dans un contexte tendu, avec un dialogue au point mort depuis des mois, et la mise en place par Pristina en novembre d'une barrière douanière sur les produits serbes.
afp/pym/gma
L'Otan va "réexaminer" son engagement
L'Otan a dénoncé la décision du Kosovo de transformer ses forces de sécurité en armée et va "réexaminer le niveau d'engagement de l'Otan" dans le pays, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.
"Je regrette que cette décision ait été prise en dépit des préoccupations exprimées par l'Otan. Le Conseil de l'Atlantique Nord va désormais être contraint de réexaminer le niveau d'engagement de l'Otan auprès de la Force de sécurité du Kosovo", a-t-il affirmé.