Le premier brouillon présenté jeudi dans la nuit à Katowice, en Pologne, par la présidence de la COP24 aux délégués a provoqué des réactions virulentes. Mais les négociations n’ont pas cessé pour autant autour des trois principaux enjeux qui divisent les délégations: la transparence nécessaire pour mesurer les émissions de CO2 que les Etats s’engagent à réduire, l’ambition de durcir encore les objectifs de réduction ainsi que les garanties de financement en faveur de pays du sud.
Parmi les points d’achoppement figurent également les règles liées aux compensations de CO2 à l’étranger. Certains Etats dont le Brésil, disposant d’un gros potentiel d’émissions négatives à mettre sur le marché, demandent une comptabilisation incompatible avec les intérêts des Etats acheteurs.
Craintes de la Suisse
Parmi ceux-ci, la Suisse et d’autres pays développés craignent un affaiblissement de ce marché. Le système perdrait la crédibilité nécessaire alors qu’il constitue une part notable de leur politique climatique. Pour la Suisse, les compensations à l’étranger représentent deux tiers de l’effort total de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030.
Malgré les signaux négatifs issus des délégations américaines et saoudiennes notamment, le pessimisme n’a pas pris le pas vendredi après-midi. Un nouveau projet de texte est attendu dans la soirée. Un séance plénière est également au programme. Beaucoup de participants estiment que la Conférence pourrait jouer les prolongations samedi à Katowice.
Natalie Bougeard, Pascal Jeannerat