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L'émissaire suisse mis en cause par Bogota

Raul Reyes, tué en mars, stockait des infos sur Gontard.
L'ordinateur de Raul Reyes ne cesse de livrer de troublantes infos.
Un émissaire désigné par la Suisse pour négocier la libération des otages de la guérilla colombienne a été "porteur" de 500'000 dollars des Farc, selon des documents trouvés dans l'ordinateur du dirigeant Raul Reyes.

Ces affirmations sont livrées par le ministre colombien de la
Défense, Juan Manuel Santos.

"Ce Monsieur Gontard (voir ci-contre son interview à Mise au
Point) va devoir expliquer pourquoi il apparaît dans les courriers
de Raul Reyes comme le porteur des 500'000 dollars saisis aux Farc
au Costa Rica", déclare Juan Manuel Santos dans un entretien publié
dimanche par le quotidien El Tiempo.

"Pas un mot de plus"

En mars, après la mort du numéro deux des Farc, Raul Reyes, dans
une attaque de l'armée colombienne contre un campement de la
guérilla en territoire équatorien, les autorités costaricaines
avaient saisi dans une ferme près de San José 480'000 dollars,
qu'un couple avait indiqué avoir reçus de la guérilla. Selon le
gouvernement colombien, le lieu où se trouvait l'argent figurait
dans l'ordinateur de Reyes.



José Manuel Santos s'est refusé à donner davantage de précisions.
"Je ne peux pas dire un mot de plus", déclare-t-il dans
l'entretien, publié après la libération mercredi par les services
de renseignement de l'armée colombienne de 15 otages des Farc, dont
la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Américains.

Le DFAE explique

Pour le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), il
s'agit d'une affaire remontant à 2000 concernant «deux personnes
appartenant à une entreprise suisses et détenues par les FARC», a
indiqué à l'ATS Georg Farago, porte-parole du DFAE.



«M. Gontard a accompagné l'ambassadeur du Mexique pour rencontrer
le chef des FARC et demander la libération de ces deux personnes
préalablement à tout paiement éventuel». Les deux otages ont été
libérés en 2001 en présence d'un officier supérieur de la police
colombienne, a précisé le porte-parole. «Un paiement est intervenu
quelques mois plus tard après des discussions qui apparaissent dans
l'ordinateur de Raul Reyes», a dit Georg Farago.



Le Suisse Jean-Pierre Gontard et le Français Noël Saez avaient été
désignés par leurs gouvernements pour mener des travaux d'approche
avec la guérilla.



afp/het

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Piège rendu plus crédible

Le gouvernement colombien avait fait savoir lundi dernier que des émissaires français et suisses étaient entrés en contact avec le numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) en vue de tenter d'obtenir la libération des otages.

Il s'agissait, selon la presse colombienne, du Français Noël Saez et du Suisse Jean Pierre Gontard, désignés par leurs gouvernements pour mener des travaux d'approche avec la guérilla.

Le ministre colombien de la Défense avait reconnu vendredi lors d'une conférence de presse qu'il était à l'origine de ces informations de la presse colombienne afin de rendre plus crédible le piège que l'armée était en train de tendre aux guérilleros.