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Colombie: l'émissaire suisse hors de cause

Les FARC alimentent le doute sur la libération d'Ingrid Betancourt.
Interrogée par la TSR, Ingrid Betancourt a remercié la Suisse.
Sur les ondes de la RSR, Daniel Vasella a démenti lundi les accusations de Bogota, qui affirme que l'émissaire suisse Jean-Pierre Gontard a été le "porteur" d'argent des FARC. Sur la TSR, Ingrid Betancourt a remercié la Suisse.

Deux employés de Novartis avaient été enlevés par la guérilla;
l'émisssaire suisse Jean-Pierre Gontard n'aurait été qu'"un
intermédiaire diplomatique"



lors des négociations pour les libérer.¨

"Jean-Pierre Gontard a été un intermédiaire diplomatique pour
pouvoir libérer les otages. Nous n'avons que de la reconnaissance
envers lui", a affirmé le patron de Novartis sur les ondes de la
RSR.



A la question de savoir si l'émissaire suisse avait transporté de
l'argent pour les FARC, Daniel Vasella a rétorqué: "pas à ma
connaissance. L'argent avait déjà été transmis auparavant."

Une affaire qui remonte à huit ans

L'affaire remonte à 2000 lorsque deux employés de Novartis ont
été pris en otage par les FARC. Les deux otages ont été libérés en
2001 en présence d'un officier supérieur de la police colombienne,
après que des négociations ait été menées par Jean-Pierre Gontard
et l'ambassadeur du Mexique.



A Berne, le Département fédéral des Affaires étrangères confirme
les dires de Daniel Vasella, mais en se bornant à citer "une
entreprise suisse".



Le ministre colombien de la Défense Juan Manuel Santos a indiqué
dimanche que les autorités costaricaines avaient découvert 480'000
dollars à San José peu après la mort du numéro 2 des FARC. Un
couple avait indiqué avoir reçu cette somme de la guérilla. Le nom
de Gontard et le lieu où se trouvait l'argent figuraient dans
l'ordinateur de Reyes.

Explications exigées

"Ce Monsieur Gontard va devoir expliquer pourquoi il apparaît
dans les courriers de Raul Reyes comme le porteur des 500'000
dollars saisis aux FARC au Costa Rica", avait déclaré Juan Manuel
Santos dans un entretien publié par le quotidien "El Tiempo".



Mais en dépit de ces tensions, la Suisse va continuer son travail
de médiation pour les otages en Colombie, a indiqué lundi le
Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). L'émissaire
Jean-Pierre Gontard garde également la confiance des parties. «Le
mandat de Jean-Pierre Gontard est reconnu par toutes les parties»,
a déclaré un porte-parole du DFAE. Berne n'entend pas commenter les
propos du ministère colombien de la Défense qui a accusé dimanche
le médiateur suisse de connivences avec les FARC.



Bogota conteste par ailleurs toujours les révélations de la RSR de
vendredi, à savoir que la libération d'Ingrid Betancourt et de
quatorze autres otages a aussi fait l'objet d'une transaction, avec
deux membres des FARC, pour un montant d'environ vingt millions de
dollars.



ats/ant/am



INGRID BETANCOURT REMERCIE LA SUISSE

Ingrid Betancourt remercie la Suisse pour son travail de
médiation pour les otages en Colombie. Elle réfute les allégations
des autorités colombiennes qui accusent l'émissaire suisse
Jean-Pierre Gontard de liens avec la guérilla des FARC.



«J'ai toujours eu une absolue confiance dans le fait que la
participation de la Suisse donnait une sérénité à tout le
processus», a déclaré l'ex-otage lundi au «19:30» de la Télévision
Suisse romande (TSR), interrogée en marge d'une conférence de
presse à Paris.



«Je vous remercie. Je sais le nombre de fois où les envoyés ont
couru des risques énormes pour aller parler avec des gens qui
n'étaient pas faciles à voir», a-t-elle ajouté à l'adresse de la
Suisse.



Interrogée sur les propos de Bogota qui a accusé dimanche le
médiateur suisse de connivences avec les Forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC), Ingrid Betancourt a répondu
qu'elle n'y croyait pas. Elle a estimé qu'il s'agissait de
«stratégies plus ou moins sordides pour essayer de faire du
mal».

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Ingrid Betancourt en médiatrice?

L'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt s'est dite prête lundi à Paris à jouer un rôle d'émissaire entre les présidents rivaux colombien Alvaro Uribe et vénézuélien Hugo Chavez pour tenter de régler la crise des otages en Colombie.

"J'espère que je peux aider, que je peux faire quelque chose pour rétablir l'amitié, la confiance" entre Chavez et Uribe, a déclaré Ingrid Betancourt lors d'une heure d'émission spéciale en espagnol et en français qui lui était consacrée sur Radio France Internationale (RFI).

Ingrid Betancourt s'est adressée en espagnol aux otages qui écoutent l'émission dans la jungle, témoignant une nouvelle fois de sa volonté de se battre pour ceux qui vivent "avec la mort constamment à leur côté". "Je veux être un soldat de la cause" des otages. "Je ne sais pas comment le faire parce que Chavez détient une clef que personne d'autre ne possède. Les FARC l'écoutent. Chavez est un allié pour nous", a-t-elle poursuivi, ajoutant: "Chavez, je l'adore".

Ingrid Betancourt est rentrée vendredi à Paris après plus de six ans de captivité. Sur ses conditions de détention, elle a répété que pour elle, le commandant "Gafas" qui la détenait n'avait pas été acheté mais qu'à "plus haut niveau", il y a "certainement quelqu'un qui a reçu de l'argent".

L'émotion l'a une nouvelle fois envahie lors de la rediffusion par RFI du premier message radio sur cette antenne de son fils Lorenzo, fin 2007. "Je me déteste lorsque je pleure mais je n'arrête pas de pleurer", a-t-elle dit.