"Ne rompons pas la confiance du peuple britannique en essayant d'organiser un nouveau référendum" sur le Brexit, qui "entraînerait des dégâts irréparables pour l'intégrité de notre vie politique", a dit la Première ministre britannique dans une déclaration aux députés à la chambre des Communes.
Ce deuxième référendum "ne nous avancerait probablement pas plus" et "diviserait encore notre pays au moment même où nous travaillons pour l'unir", a-t-elle ajouté.
Elle a précisé que le vote sur l'accord conclu avec Bruxelles se déroulerait dans la troisième semaine de janvier, soit entre les 14 et 20 janvier.
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Motion de défiance
Dans le même temps, le leader travailliste Jeremy Cobyn a annoncé le dépôt d'une motion de défiance à l'encontre de la Première ministre. Il a dénoncé un calendrier "inacceptable".
Le Labour, pressé par plusieurs formations d'opposition de moindre envergure, avait promis dimanche de contraindre Theresa May à faire voter le Parlement sur le Brexit avant Noël.
Le vote d'une motion de censure ne contraint pas le chef du gouvernement à démissionner sur le champ, mais par convention, il doit normalement demander une dissolution du Parlement et la tenue d'élections législatives anticipées. Cette motion a cependant peu de chances d'aboutir.
Le Brexit effectif fin mars
Le Royaume-Uni s'est prononcé à 52% en faveur d'une sortie de l'UE lors d'un référendum en juin 2016. Le Brexit doit se concrétiser le 29 mars prochain mais l'accord de divorce conclu en novembre avec Bruxelles à l'issue d'âpres négociations peine à convaincre les députés de tous bords politiques, qu'ils soient partisans d'un Brexit sans concessions ou défenseurs du maintien dans le club européen.
afp/sjaq/cv
Risque de rejet élevé
Confrontée à la probabilité d'un cuisant échec, Theresa May a repoussé à janvier le vote sur l'accord, initialement prévu le 11 décembre.
Le risque d'un rejet du texte demeure toutefois très élevé: la dirigeante conservatrice est ressortie affaiblie d'un vote de confiance organisé au sein de son propre Parti conservateur, et elle n'a pas réussi à obtenir de nouvelles munitions pour convaincre le Parlement auprès des dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles la semaine dernière.
La Première ministre avait alors indiqué qu'elle poursuivrait les discussions avec l'UE afin d'obtenir des "assurances" sur l'accord, notamment une disposition destinée à éviter le retour d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, et son porte-parole a affirmé lundi que les échanges se poursuivaient "à tous les niveaux".