Une dizaine de catégories de produits qui représentent à eux seuls 70% des déchets échoués dans les océans et sur les plages seront interdits, selon le texte débattu en un temps record.
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Cet accord entre les négociateurs du Parlement européen, des Etats membres et de la Commission, devra encore recevoir l'assentiment officiel des deux institutions, Parlement et Conseil de l'UE, qui devrait intervenir au printemps 2019. Le texte entrerait ensuite en vigueur à l'horizon 2021.
Des alternatives
La Commission européenne présente sa directive comme "l'instrument juridique le plus ambitieux au monde en matière de déchets marins". Certains produits en plastique à usage unique seront interdits s'il existe des alternatives sans plastique, comme les cotons-tiges, les couverts, les assiettes, les pailles, les agitateurs de boissons ou encore les bâtonnets pour ballons.
Pour d'autres produits, l'objectif est de réduire leur consommation au niveau national, d'être plus exigeant sur leur conception et leur étiquetage ou encore de fixer des obligations aux producteurs en matière de gestion et de nettoyage des déchets.
Deux interventions parlementaires en Suisse
Il y a aussi des velléités d'interdiction en Suisse. La Ville de Neuchâtel a été la première à vouloir prohiber les objets en plastique à usage unique, en fixant comme échéance le 1er janvier 2019. Mais le Conseil d'Etat a bloqué le projet, faisant remarquer qu'une telle décision était de la compétence de la Confédération.
C'est donc à Berne que tout se joue actuellement. Deux interventions parlementaires ont récemment été déposées. Le Conseil fédéral dit "suivre de près la mise au point des mesures et des activités que prévoit l'Union européenne dans le cadre de la Stratégie européenne sur les matières plastiques dans une économie circulaire afin d'en évaluer l'applicabilité au contexte suisse".
Le scénario d'une interdiction pure et simple semble toutefois peu probable, à en croire le précédent des sacs en plastique: l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) avait préféré, en 2014, opter pour une taxe au sac.
afp/Gaspard Kühn/lan
Les initiatives privées pour limiter le plastique à usage unique
Dans le privé, les initiatives se multiplient depuis plusieurs mois pour limiter le plastique à usage unique. De nombreux bistrots proposent des pailles en bambou, en inox ou en verre. Même les grandes enseignes s'engagent, comme Starbucks par exemple, qui veut abandonner les pailles dans 28'000 magasins d'ici 2020. En Suisse, la marque accorde déjà un rabais de 80 centimes à ceux qui apportent leur propre tasse. Quant aux festivals, les gobelets consignés sont devenus la norme.
A titre individuel, le changement des habitudes de consommation pose un vrai défi, car de plus en plus de Suisses mangent sur le pouce. Selon un sondage mené par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) en 2017, 71% des Suisses mangent à l'extérieur à midi. Pour ceux qui prennent des plats à emporter, il existe des gestes simples pour éviter le gaspillage. Avoir par exemple une boîte en plastique et une gourde, pour éviter d'accepter des contenants jetés rapidement.