Ils dénoncent entre autres la "suspension" de leurs droits politiques par les autorités espagnoles.
"On se sent concernés par les droits fondamentaux (...) Lorsqu'il y a un recul des droits fondamentaux en Pologne, en Hongrie ou n'importe où, moi, en tant que citoyen européen, je me sens concerné", affirme Carles Puigdemont, interviewé dans l'émission Forum de la RTS.
Pour le politicien, cette menace contre l'état de droit touche aussi la Catalogne. Il estime donc que, de la même manière, les citoyens européens devraient se sentir concernés et se battre pour les droits en Catalogne: "On ne peut pas accepter qu'il y ait un pays dans l'Union européenne qui se comporte comme un État autoritaire".
Une ultra-droite qui explique les envies d'indépendance
Carles Puigdemont affirme par ailleurs que "l'héritage du franquisme est encore très puissant en Espagne". Selon lui, cette réalité peut en partie expliquer pourquoi la Catalogne est sur le chemin de l'indépendance.
"Il y a une menace permanente, une impunité pour l'ultra-droite, qu'on peut aussi voir dans le système judiciaire. On veut en finir avec ça et 40 ans après, toutes les évidences nous montrent que c'est impossible de le faire dans le cadre de l'Espagne", assène le membre du Parti démocrate européen catalan.
Avec les socialistes, il n'y a aucune proposition sur la table
Interrogé pour savoir s'il y avait eu un changement de ton depuis l'arrivée au pouvoir des socialistes espagnols, Carles Puigdemont est d'opinion que si le "vocabulaire a changé", dans les faits, il n'y a "aucune nouveauté".
Pour lui, "aucune proposition n'est sur la table" pour sortir de cette impasse.
La non-violence comme outil du succès
Carles Puigdemont reste quoi qu'il en soit convaincu que la Catalogne ne pourra acquérir son indépendance que par une lutte pacifiste: "Depuis le Moyen-Age, la Catalogne est un pays de paix (...) il y a maintenant 8 ans que s'organise la plus grande manifestation de l'histoire de l'Europe contemporaine. Des millions de personnes sont dans les rues de Barcelone ou du pays, et il n'y a eu aucun incident. Nous avons déjà prouvé et démontré être un peuple pacifique. Nous voulons faire de la non-violence notre véritable outil de succès", assure-t-il.
Propos recueillis par Nicolas Vultier
Adaptation web: ther
Fin de la grève de la faim pour 4 indépendantistes
Quatre indépendantistes catalans, incarcérés dans l'attente du procès pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en octobre 2017, ont arrêté leur grève de la faim entamée début décembre, a annoncé jeudi leur porte-parole.
Jordi Sanchez, ex-président de l'influente association séparatiste ANC, Jordi Turull, Josep Rull et Joaquim Forn, trois anciens membres du gouvernement catalan de Carles Puigdemont, avaient entamé cette grève de la faim pour dénoncer l'"injustice" dont ils s'estiment victimes de la part de la justice espagnole.