Il était très exactement 11h01 GMT (12h01 en Suisse) lorsque le Commandement militaire chargé de la sécurité aérienne des Etats-Unis et du Canada (NORAD) a détecté sur ses écrans radar des signes d'"activité au pôle Nord".
La traque a débuté, relayée en temps réel sur le site du NORAD et sur le compte Twitter @NoradSanta. Plus rapide encore que les F-15 de l'US Air Force, le Père Noël avait déjà distribué à 16h00 GMT plus d'un milliard et demi de cadeaux en Océanie et en Asie.
Ce suivi – rendu possible selon le NORAD par des "capteurs infrarouges dans le nez de Rudolphe", l'un des neuf rennes tirant le traîneau – est une institution aux Etats-Unis. Le site du NORAD est aujourd'hui traduit en sept langues, dont le français: il reçoit chaque année quelques neuf millions de visites en provenance de plus de deux cents pays et territoires autour du monde.
Un mauvais numéro de téléphone
Tout a commencé par une coquille, en 1955, dans une publicité de la chaîne de grands magasins Sears appelant dans un journal local du Colorado à passer un coup de fil au Père Noël.
Censé être la ligne directe du célèbre barbu, le numéro indiqué était en fait celui – en pleine Guerre froide! – du téléphone rouge du NORAD. Top secret.
D'abord désarçonné lorsqu'il se retrouva en ligne avec un jeune garçon lui demandant s'il était bien "Santa Claus", l'officier de service ce jour-là, le colonel Harry Shoup, se prit au jeu. Et il répondit à tous les enfants qui appelèrent.
"Santa Colonel", comme il fut appelé par la suite, donna instruction à ses hommes de fournir des informations sur la localisation du Père Noël et appela même une radio locale pour annoncer avoir vu un objet étrange dans le ciel.
Des bénévoles pour répondre aux enfants
Quelque 1500 bénévoles – auxquels se sont joints hier soir, comme l'an dernier, le président Donald Trump et la First Lady Melania – prêtent aujourd'hui main forte aux militaires pour répondre aux courriels et aux plus de 140'000 appels téléphoniques des enfants.
Taquin, le NORAD a annoncé vendredi dernier sur Twitter que, même si le gouvernement américain devait être paralysé par un "shutdown", cela ne l'empêcherait pas de suivre le Père Noël comme il le faisait depuis soixante-trois ans.
Stéphanie Jaquet et les agences
"Tu crois encore au Père Noël?"
Alors qu'il répondait aux téléphones des enfants appelant la ligne du NORAD pour savoir où se trouvait le Santa Claus, Donald Trump a demandé à Coleman, âgé de sept ans: "Est-ce que tu crois encore au Père Noël?"
Il a écouté le petit quelques brefs instants avant d'ajouter "Parce qu'à sept ans, c'est marginal, tu sais..." Le président s'est remis à l'écoute, a rit, puis a dit à l'enfant: "Allez, amuse-toi bien".
Quant à Melania Trump, elle a plus tard tweeté: "Aider les enfants à repérer Santa devient une de mes traditions favorites!"