Prenant la mesure du désengagement américain en Syrie, Staffan de Mistura parle d’un "moment difficile" pour les Kurdes et estime qu'il "existe un risque" de retour des forces islamistes, "surtout si une solution pacifique inclusive n’est pas trouvée".
Commentant son mandat de quatre ans, le diplomate italo-suédois reconnaît dans le 19h30 que "c’était mission impossible", mais "mission nécessaire". Il annonce aussi qu’il écrira les mémoires de ces quatre années.
Le "précédent de Kadhafi a contribué à sauver Bachar"
Concernant la survie de Bachar al-Assad à la tête de la Syrie, depuis le début de la guerre en 2011, Staffan de Mistura juge que "le précédent de Kadhafi a joué un rôle déterminant, et pas seulement aux yeux de Poutine".
Pour le diplomate italo-suédois, ce qui s’est passé avec Kadhafi était "un traumatisme pas seulement pour le président Poutine mais je pense pour nous tous. La Libye, comme elle a été gérée à la fin, était la cause de ce que nous voyons tous les jours et c’est quelque chose que nous voulons tous éviter franchement."
La diplomatie face au terrain
Après plus de quatre ans en tant qu'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura a terminé sa délicate mission, parfois ironiquement décrite comme le travail le plus difficile du monde.
Comme ses deux prédécesseurs, il n'a jamais réussi à faire avancer significativement les négociations de paix. Le diplomate a convoqué plusieurs rencontres à Genève avec la volonté de n'exclure aucune des parties. Il a fait la navette entre les représentants du régime de Bachar al-Assad, l'opposition syrienne, les Russes ou les Américains.
Mais cette diplomatie s'est toujours heurtée à la dure réalité du terrain.
Propos recueillis par Darius Rochebin
Adaptation web: Frédéric Boillat