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Les communications Internet et les SMS toujours coupés en RDC

Un employé de la Commission électorale nationale indépendante examine du matériel électoral à Kinshasa. [Reuters - Baz Ratner]
Les communications Internet et les SMS toujours coupés en RDC / Le 12h30 / 2 min. / le 2 janvier 2019
L'accès à Internet et l'envoi de SMS sont toujours impossibles en République démocratique du Congo trois jours après le scrutin de l'élection présidentielle. La correspondante de Radio France internationale a aussi perdu son accréditation.

Les Congolais sont toujours dans l'attente des résultats de l'élection présidentielle, qui doivent être publiés le 6 janvier par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Les missions d'observation de l'Union africaine et de la Communauté de développement des pays d'Afrique australe doivent rendre publics mercredi leurs rapports.

Réseau coupé depuis le 31 décembre

A la demande des autorités, l'accès à Internet est coupé dans tout le pays. La compilation des résultats est en cours, mais la coupure de connexion ralentit la remontée des résultats des bureaux de vote, mais aussi les rapports d'observation de la société civile et de l'Eglise catholique.

La Céni avait mis en garde sur le fait qu'elle était seule habilitée à publier des résultats partiels. Les autorités disent vouloir éviter la propagation de rumeurs et le chaos par cette coupure, mais du côté de l'opposition, elle est perçue comme une tentative de masquer des fraudes.

>> Voir aussi le sujet du 19h30 :

Incertitudes post-électorales dans la République démocratique du Congo qui est presque coupée du monde.
Incertitudes post-électorales dans la République démocratique du Congo qui est presque coupée du monde. / 19h30 / 2 min. / le 2 janvier 2019

Pas une première

La majorité des Congolais n'ont plus accès à Internet, ni aux SMS. Les téléphones passent pour l'instant. Cette coupure n'est pas une première dans le pays. Les habitants s'organisent: à Kinshasa, il est ainsi possible de capter le réseau de Brazzaville de l'autre côté du fleuve. A Goma, dans l'est du pays, il est aussi possible de capter le réseau du Rwanda.

Les 40'000 observateurs de la Conférence épiscopale du Congo sont eux équipés de radios, ce qui leur permet de continuer à communiquer leurs résultats.

Les diverses mesures de restriction des communications inquiètent dans le pays, surtout que la réception de Radio France internationale (RFI), la radio publique française, très écoutée dans le pays, a été coupée dans tout le pays, a indiqué le porte-parole du pouvoir Lambert Mende.

L'opposition crie au scandale

Les routes sont difficilement praticables en RDC, et Internet est indispensable pour la collecte des données. Cette coupure implique qu'il est extrêmement difficile de savoir ce qui se passe dans le pays. Impossible également de dénoncer des atteintes aux droits humains en partageant des vidéos.

L'organisation Internet sans frontière s'inquiète: plutôt que de contenir les violences, le blocage d'Internet provoque au contraire une grande psychose susceptible de tourner au drame.

Et c'est peut-être la preuve que la censure est allé trop loin: le camp qui soutient le candidat du pouvoir, a lui-même demandé au gouvernement mercredi en fin d'après-midi de rétablir la connexion Internet.

ph/ah/ebz

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Accréditation de la correspondante de RFI retirée

Les autorités congolaises ont retiré son accréditation à la correspondante de Radio France internationale (RFI) à Kinshasa. Elles ont également coupé la réception de la radio publique française dans toute la République démocratique du Congo, a indiqué à l'AFP le porte-parole du pouvoir Lambert Mende.

"J'ai reçu des arguments que RFI invoque, nous allons les examiner en commission. Nous allons écouter les arguments de RFI. Si c'est valable on y répondra positivement, si ce n'est pas valable, nous maintiendrons la mesure, nous sommes un Etat de droit", a déclaré Lambert Mende.

Lambert Mende reprochait à RFI "de proclamer les résultats, les tendances, alors qu'il n'y a que le président de la Céni qui peut proclamer les résultats et les tendances". "Des faux résultats d'ailleurs pour préparer les contestations stériles", avait-il ajouté.