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La traite d'êtres humains reste largement impunie, déplore l'ONU

La prix Nobel de la paix Nadia Murad est l'une des porte-voix de la lutte contre l'exploitation sexuelle. [afp - Tobias Schwarz]
La traite d'êtres humains reste largement impunie, selon un rapport / La Matinale / 1 min. / le 7 janvier 2019
La traite d'êtres humains, qui regroupe des activités criminelles allant de l'exploitation sexuelle au prélèvement d'organes, reste largement impunie dans le monde, déplore un rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

Compilant des données jusqu'à l'année 2016, l'ONU n'avance pas d'estimation concernant le nombre de victimes de traite à travers le monde. Le nombre de cas identifiés s'élevait à un peu moins de 25'000 il y a deux ans, soit une augmentation de plus de 10'000 depuis 2011, avec des hausses "plus prononcées dans les Amériques et en Asie".

Cependant, le rapport met en garde sur le fait que l'augmentation pourrait être due à une identification plus efficace, plutôt qu'à une augmentation du nombre de personnes victimes de traite.

L'ONU relève en outre que 70% des victimes de traite détectées dans le monde sont des femmes et 23% de l'ensemble des victimes identifiées sont des mineures. La traite à des fins de mariage forcé est une situation qui concerne particulièrement les femmes en Asie du Sud-Est.

Les pays en guerre au premier plan

Le rapport onusien note que jamais les pays connaissant des situations de conflits armés n'ont été aussi nombreux au cours des trente dernières années. Or, l'existence d'un conflit armé "renforce le risque de traite d'êtres humains".

Les conflits s'accompagnent souvent de la défaillance des autorités, de déplacements forcés de populations, de l'éclatement des structures familiales et d'une précarité économique, souligne l'ONU.

Faible nombre de condamnations

Malgré une tendance récente à l'augmentation du nombre de condamnations prononcées pour des faits relevant de la traite humaine en Afrique et au Moyen-Orient, le nombre total de condamnations dans ces régions reste très faible, note encore le rapport. Les trafiquants ne risquent ainsi pratiquement pas d'être traduits en justice.

La traite à des fins d'exploitation sexuelle est de loin la plus courante, représentant 59% des victimes identifiées en 2016. L'ONU cite notamment le cas de milliers de filles et de femmes de la minorité yézidie asservies par le groupe État islamique. L'une d'elles, Nadia Murad, est lauréate du prix Nobel de la paix 2018.

afp/boi

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