Le magnat de l'automobile de 64 ans accusé d'avoir dissimulé une partie de ses revenus a commencé à comparaître à 10h30 locales au tribunal de Tokyo, une audience qui passionne les médias et le grand public. Vêtu d'un costume sombre, sans cravate, il est apparu amaigri, menotté, avec une corde autour de la taille.
Rappelant avoir dédié "deux décennies de sa vie à relever Nissan et bâtir l'alliance", une entreprise qu'il dit aimer, Carlos Ghosn a affirmé "avoir agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l'approbation des dirigeants de la compagnie".
Détention maintenue
Le juge a justifié de son côté son maintien en détention par un risque de fuite. La procédure est rare, seul 0,6% des détenus ont fait une telle requête l'an dernier.
Elle n'a quasiment aucune chance de changer le cours des choses, mais la portée symbolique est forte pour Carlos Ghosn, qui a là une occasion de rompre le silence médiatique dans lequel il est muré depuis plusieurs semaines.
agences/br
Une inculpation, trois gardes à vue
Carlos Ghosn a été mis en examen le 10 décembre pour dissimulation aux autorités boursières d'une partie de ses revenus perçus chez Nissan: environ 5 milliards de yens (45 millions de francs) sur cinq ans, de 2010 à 2015.
A l'issue d'une première garde à vue, il a fait l'objet d'un nouveau mandat d'arrêt pour une minoration similaire d'émoluments, mais cette fois entre 2015 et 2018, puis d'un troisième, pour abus de confiance.
Il est notamment accusé d'avoir effectué des virements d'un compte de Nissan au bénéfice d'un ami saoudien. L'accusé nie toute malversation.
Face à cette avalanche d'accusations, Renault fait profil bas. Le groupe français a choisi pour l'heure de maintenir sa confiance à Carlos Ghosn, quand Nissan et Mitsubishi Motors se sont empressés de la révoquer de la présidence du conseil d'administration.