Engagé dans un bras de fer avec les démocrates qui a provoqué la fermeture partielle des administrations fédérales, le président américain dresse depuis plusieurs jours le tableau d'une grave crise face à l'afflux de migrants.
Cette caractérisation est rejetée avec force par ses adversaires qui dénoncent une basse manoeuvre politique.
"Je suis ravi de vous informer que je vais m'adresser à la Nation sur la crise humanitaire et de sécurité nationale à notre frontière sud", a tweeté le président au 17e jour du "shutdown", qui affecte 800'000 fonctionnaires fédéraux contraints soit à rester chez eux, soit à devoir attendre la fin du blocage pour être payés.
L'intervention présidentielle depuis le Bureau ovale est prévue à 21 heures (3h du matin en Suisse).
Le même temps de parole
Exhortant le président à "arrêter de faire souffrir le pays" et à mettre fin au "shutdown", les démocrates ont réclamé la possibilité de pouvoir, eux aussi, s'adresser en direct à l'Amérique à une heure de grande écoute.
"Maintenant que les chaînes de télévision ont décidé de diffuser la déclaration du président qui, si on en croit ses précédentes déclarations, devrait être un tissu de désinformation et de malveillance, les démocrates doivent se voir immédiatement accorder un temps de parole équivalent", ont écrit Nancy Pelosi et Chuck Schumer, les deux leaders démocrates du Congrès.
Donald Trump exige le déblocage de quelque 5 milliards de dollars pour édifier le mur afin de lutter contre l'immigration clandestine. "Nous n'avons pas le choix", a-t-il lancé dimanche.
Les démocrates, qui ont repris le contrôle de la Chambre des représentants à l'issue des élections de novembre, répètent qu'ils sont opposés au financement de ce mur qu'ils jugent "immoral", coûteux et inefficace.
Procédure d'urgence
Ces derniers jours, Donald Trump et ses proches laissent planer la possibilité de recourir à une procédure d'urgence exceptionnelle.
L'idée avancée serait de déclarer une "urgence migratoire" à la frontière en vertu du "National Emergencies Act" qui permet au président des Etats-Unis d'avoir recours à des pouvoirs extraordinaires.
Mais le Congrès a le pouvoir de contester tout décret d'urgence. Et l'opposition démocrate, qui contrôle désormais la Chambre des représentants, a d'ores et déjà indiqué qu'elle ferait tout pour le bloquer.
Si le président franchissait le pas mardi soir, sa décision serait par ailleurs probablement immédiatement contestée devant la justice.
afp/pym