Adoptant un ton grave, Donald Trump a tenté de rallier les Américains à son projet de mur, mettant en avant ce qu'il a appelé une "crise humanitaire et sécuritaire grandissante" et mettant en garde contre les immigrants illégaux qui font couler "le sang américain".
Lors d'une allocution de neuf minutes, le 45e président des Etats-Unis a tenté de se poser en rassembleur, renonçant à lancer une procédure d'urgence exceptionnelle qui aurait mis le feu aux poudres. Il n'a finalement pas annoncé le recours au "National Emergencies Act" qui lui aurait permis de contourner le Congrès et de s'appuyer sur l'armée pour construire l'édifice.
Arguments inchangés
Au 18e jour d'un "shutdown" qui paralyse partiellement les administrations fédérales, Donald Trump a repris les arguments qu'il assène depuis des semaines par tweets interposés, mais sur un ton qui se voulait plus présidentiel.
Le chef de l'Etat a une nouvelle fois réclamé 5,7 milliards de dollars pour "une barrière en acier plutôt qu'un mur en béton", affirmant faire ainsi une concession aux démocrates. Mais ces derniers n'ont pas du tout été sensibles à l'argument.
"Quelle quantité de sang américain devra encore couler avant que le Congrès ne fasse son travail ?", a-t-il lancé durant son allocution. "Au fil des ans, des milliers d'Américains ont été brutalement tués par ceux qui sont entrés illégalement dans notre pays et des milliers d'autres vies seront perdues si nous n'agissons pas tout de suite", a-t-il ajouté.
Réaction démocrate
La présidente démocrate de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, a immédiatement accusé Donald Trump de prendre les Américains "en otage" avec le "shutdown" qui paralyse une partie des administrations fédérales, avec pour seul objectif selon elle d'obtenir le financement d'une barrière à la frontière avec le Mexique.
"Il doit cesser de créer de toutes pièces une crise "migratoire et humanitaire à la frontière" et doit rouvrir le gouvernement, a déclaré la démocrate lors d'une déclaration solennelle retransmise en direct, juste après la première allocution à la nation du président depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche.
agences/br/boi