Les gilets jaunes reçoivent le soutien du vice-Premier ministre italien

"Gilets jaunes, ne faiblissez pas!", a écrit Luigi Di Maio sur son blog. Le vice-Premier ministre italien a dénoncé "l'hypocrisie" française et s'en est pris directement à la ministre chargée des Affaires européennes Nathalie Loiseau qui l'avait invité à davantage de respect, en rappelant que la France se gardait d'intervenir dans les affaires intérieures de l'Italie.

"Peut-être ne se souvient-elle pas que le président Macron a comparé notre gouvernement à la lèpre", a vertement répliqué Luigi Di Maio. Au passage, le chef du mouvement Cinq Etoiles a répété qu'il soutenait "le peuple français qui demande le changement".

"Je soutiens les citoyens honnêtes contre un président gouvernant contre son peuple", a quant à lui déclaré le ministre de l'Intérieur et patron de la Ligue, Matteo Salvini.

Une crise "durable"

"Nous vivons la crise politique la plus importante entre la France et l'Italie depuis l'après-Seconde Guerre mondiale", estime Marc Lazar, professeur en histoire et sociologie politique à Sciences Po Paris et spécialiste de la politique italienne. Il estime mercredi dans La Matinale de la RTS que cette crise est "durable" et "ne peut que durer, dans la perspective des élections européennes".

"Luigi Di Maio, Matteo Salvini et Emmanuel Macron ont besoin les uns des autres pour exister (...). Di Maio et Salvini ont besoin de désigner Emmanuel Macron comme le grand adversaire. Et Macron, qui en plus est dans une situation extraordinairement difficile en ce moment, a besoin d'avoir des adversaires, pour ne pas dire des ennemis", analyse-t-il.

Nous vivons la crise politique la plus importante entre la France et l'Italie depuis l'après-Seconde Guerre mondiale.

Vers une formation politique des gilets jaunes?

Le mouvement populiste Cinq Etoiles a même proposé aux gilets jaunes de mettre à leur disposition sa plate-forme internet, baptisée "Rousseau". Selon Marc Lazar, Luigi Di Maio "espère ainsi que les gilets jaunes vont se constituer en parti politique et espère avoir un soutien au groupe parlementaire à Strasbourg".

Le professeur juge que la réalisation de cette manoeuvre serait peu probable, mais qu'elle représenterait "incontestablement une nouveauté franco-italienne qui émergerait".

>> L'interview complète de Marc Lazar dans La Matinale :

Leemage/AFP - Gattoni

jvia