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Retirer son argent peut-il vraiment faire s'écrouler les banques ?

Peut-on vraiment faire pression sur l'Etat via les banques en retirant son épargne? [AFP - Zakaria Abdelkafi]
Les gilets jaunes veulent retirer massivement leur argent des banques / La Matinale / 2 min. / le 11 janvier 2019
Certains "gilets jaunes", qui ont annoncé un acte IX samedi en France, ont aussi appelé à retirer massivement l'argent des banques, mais peut-on vraiment faire pression sur l'Etat via les banques en retirant son épargne?

A l'origine de cet appel, une vidéo publiée sur Facebook dimanche dernier par un individu se revendiquant des "gilets jaunes". Il y invite les Français à vider leur compte en banque pour obtenir le Référendum d'initiative citoyenne. En vue de l'acte IX annoncé samedi, il lance "nous allons tous voter en retirant notre argent."

Cette idée a régulièrement nourri les esprits révolutionnaires, la dernière tentative date de 2010 et avait été lancée par l'ancien footballeur Eric Cantona.

Mais peut-on vraiment faire pression sur l'Etat via les banques en retirant son épargne? Imaginons que des gens se précipitent au guichet pour récupérer leur argent. Si ces épargnants sont imités par d'autres, ce mouvement de panique pourrait théoriquement rendre les établissements insolvables, puisque les banques ne possèdent pas les liquidités correspondant à tous les dépôts.

Croyance révolutionnaire

Il s'agit là de théorie, mais dans les faits, les institutions financières ont anticipé ce risque. "Le système lui-même prévoit une limitation des retraits en liquide, donc les clients qui ont les dépôts les plus importants ne pourraient pas retirer la totalité de leur dépôt", confirme Jean-Michel Servet, professeur honoraire à l'Institut des Hautes études internationales et du développement.

"Compte tenu du processus systémique de création monétaire, qui ne se fait pas à partir des dépôts, l'effet serait effectivement limité et ne mettrait pas en faillite les établissements bancaires", ajoute-t-il dans La Matinale.

Il n'empêche, cette croyance d'une révolution passant par les guichets est tenace, le système financier étant identifié comme le coeur de l'économie et des rapports de force qui s'y jouent.

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Cléa Favre/lgr

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