Pour sortir d'un piège dans lequel il s'est lui-même enfermé, le président américain a fortement laissé entendre jeudi qu'il pourrait invoquer l'urgence nationale pour s'affranchir de l'aval de la Chambre des représentants, qui a basculé en janvier dans le camp démocrate et qui rejette un projet de mur jugé obsolète, immoral et inefficace.
Après avoir mis fin brutalement mercredi à une réunion de conciliation avec les démocrates, le président des Etats-Unis s'est rendu jeudi à McAllen, localité frontalière du Texas, afin de démontrer le bien-fondé de ses exigences, au 20e jour de la paralysie partielle de l'administration fédérale.
21 jours en 1995
Ce "shutdown" deviendra samedi le plus long de l'histoire des Etats-Unis, devant celui de 1995, qui s'était éternisé pendant 21 jours lors du premier mandat de Bill Clinton.
Il affecte à des degrés divers 800'000 fonctionnaires - soit au chômage technique soit tenus de travailler sans être payés.
Ses conséquences se font sentir dans tous les ministères concernés - Agriculture, Transports, Justice, Trésor, Sécurité intérieure.
L'agence de notation Fitch a fait savoir mercredi qu'elle pourrait réduire sa note de crédit "triple A" des Etats-Unis cette année si l'impasse budgétaire actuelle se prolonge.
Inquiétude au FBI
Au sein du FBI, où la plupart des agents restent mobilisés, l'inquiétude grandit. Les fonds qui permettent à l'agence de financer ses différentes opérations, dont certaines sensibles pour la sécurité nationale, commencent "à se tarir", a déclaré un représentant du personnel, Tom O'Connor.
Plusieurs centaines d'employés fédéraux ont manifesté jeudi à Washington, marchant en direction de la Maison Blanche, pour crier leur mécontentement et demander que leur salaire leur soit versé.
Possible Urgence nationale?
Donald Trump envisage de recourir à l'urgence nationale pour faire passer en force la construction d’un mur ou d’une barrière à la frontière mexicaine. "C'est risqué surtout que dans le camp républicain, certains ne veulent pas d'une telle prise de position de la part du président" relève Roberto de Primis, chercheur à l'Université du Québec à Montréal. "Ils préfèrent que le budget soit amoidri."
reuters/pym