A trois jours du débat national censé apaiser la colère, la mobilisation des "gilets jaunes" a connu un vif rebond: 84'000 personnes ont défilé samedi en France contre la politique sociale et fiscale du gouvernement, mais sans heurts majeurs.
"Les violences ont pu être contenues grâce à un dispositif important, mobilisant 80'000 membres des forces de sécurité intérieure, axé sur la mobilité, la réactivité et la capacité à interpeller, qui a fait la démonstration de son bien-fondé", s'est félicité le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
A Paris, où 8000 personnes ont défilé "dans le calme" et "sans incident grave", "la responsabilité l'a emporté sur la tentation de l'affrontement", a-t-il salué.
Des journalistes agressés
Le ministre a toutefois condamné sur Twitter les agressions dont ont été victimes des journalistes, notamment à Paris, Rouen et Toulon. "Dans notre démocratie, la presse est libre. Dans notre République, la liberté d'informer est inaliénable. Violenter des journalistes, c'est attenter à l'une et à l'autre", a-t-il écrit.
Dans la capitale, le cortège des "gilets jaunes" -auquel a participé Eric Drouet, un des initiateurs du mouvement- a défilé dans le calme, encadré par un service d'ordre.
Les rues ont résonné des habituels "Macron démission", mais aussi des "Libérez Christophe !" en soutien à l'ex-boxeur Christophe Dettinger filmé en train de frapper deux gendarmes lors de la manifestation samedi dernier et écroué depuis dans l'attente de son procès.
Plus de 240 interpellations et 200 gardes à vue
Au total, Les services de police ont interpellé 244 personnes dans la journée, parmi lesquelles 201 ont été mises en garde à vue. A Paris, la police a procédé à 156 interpellations. Le parquet de Paris a fait état de 108 gardes à vue.
La situation revenait au calme dans la plupart des villes de France en début de soirée.
afp/ther