Le metteur en scène voit dans ce mouvement un phénomène complexe, car il mélange "le pire et le meilleur".
Côté "meilleur", Olivier Py se réjouit qu'un "peuple sans parti, sans syndicat, se saisisse d'une réclamation forte de justice sociale et notamment de justice fiscale". Des demandes qu'il trouve tout à fait légitimes.
Côté "pire", l'écrivain regrette tout d'abord la violence, qui fait non seulement du mal au mouvement mais surtout du mal à la France et à l'image que l'on peut avoir d'elle. Mais pour Olivier Py, c'est surtout "le lien avec le Front national" (Rassemblement national désormais, ndlr) qui est gênant. "Le Front national est très présent dans les cortèges de gilets jaunes, cela fait quelque chose de très complexe et de très inconfortable pour l'homme engagé que je suis", affirme-t-il.
"Le monde de la culture est probe"
Questionné pour savoir pourquoi le monde de la culture avait été épargné jusque-là par les revendications des gilets jaunes, Olivier Py s'interroge: "Mais pourquoi s'en prendraient-ils au monde de la culture ? Le monde la culture est probe, il ne gagne pas beaucoup d'argent, il fait le travail qu'il a à faire".
L'auteur ajoute que depuis plusieurs décennies déjà, un vrai travail de démocratisation de la culture a été mis en place et réfute l'idée d'un domaine coupé des classes populaires. "Le théâtre public en France est probe et extrêmement soucieux de la diversité sociale de son public", conclu-t-il.
Propos recueillis par Mehmet Gultas
Adaptation web: Tristan Hertig