L'avion ramenant en Italie cette figure des "années de plomb" a atterri à 11h36 à l'aéroport de Ciampino, sous les objectifs d'une centaine de journalistes accrédités pour l'attendre sur le tarmac.
Agé de 64 ans, Cesare Battisti est descendu sourire aux lèvres et sans menottes, entouré d'une douzaine de policiers. Ceux-ci l'ont immédiatement emmené en direction de la prison de Rebibbia à Rome.
Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, et son collègue chargé de la Justice, Alfonso Bonafede, étaient présents à l'aéroport.
Arrestation unanimement saluée
L'arrestation de Cesare Battisti a été unanimement saluée en Italie, à droite comme à gauche, en particulier parce que l'ancien chef des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) clame son innocence et n'a jamais exprimé de remords.
Cesare Battisti avait été condamné une première fois au tournant des années 1980 à 13 ans de prison pour appartenance aux PAC, un groupuscule d'extrême gauche particulièrement actif à la fin des années 1970 et considéré comme "terroriste" par Rome.
Evadé en 1981, il a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour quatre homicides et complicité de meurtres. Après avoir passé près de 15 ans en France - le président de l'époque François Mitterrand ayant promis de ne pas extrader les anciens militants ayant renoncé à la lutte armée -, il vivait au Brésil depuis 2004.
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ats/pym
Fuite en Bolivie
Le 13 décembre, un juge de la Cour suprême du Brésil avait ordonné l'arrestation "en vue d'une extradition" de Cesare Battisti. L'acte d'extradition avait été signé le lendemain par le président Michel Temer.
Mais les autorités brésiliennes avaient perdu sa trace. Selon une source gouvernementale bolivienne, il est entré "de manière illégale dans le pays".
Grâce en partie à la géolocalisation de téléphones de proches qu'il a utilisés pour se connecter sur les réseaux sociaux, il a été repéré la semaine dernière à Santa Cruz. Il avait demandé le statut de réfugié politique à la Bolivie, mais La Paz n'avait pas donné suite à sa requête.