Au premier jour d'une grève générale de trois jours, la police est intervenue dans les deux plus grandes villes du pays, Harare et Bulawayo, pour disperser des centaines de personnes en colère qui ont bloqué les routes et pillé des commerces, y paralysant largement l'activité.
Ces opérations "ont provoqué des pertes de vie et de biens, ainsi que des blessures parmi les forces de police et la population", a déclaré le ministre de la Sécurité Owen Ncube, sans préciser le nombre de victimes.
Plus tôt dans la journée, des ONG avaient affirmé avoir recueilli de nombreux témoignages rapportant que la police avait ouvert le feu dans la capitale, faisant état de 13 blessés.
Situation critique
Depuis près de vingt ans, l'économie zimbabwéenne n'en finit pas de dégringoler, étranglée financièrement par un manque criant de liquidités et une inflation galopante.
Sa situation s'est encore aggravée ces derniers mois. De nombreux produits de base manquent, à commencer par le pétrole. Des kilomètres de queue de véhicules se sont formés devant les stations-service du pays.
Samedi, Emmerson Mnangagwa a lui-même annoncé la multiplication par deux et demi des prix de l'essence, dans l'espoir de réduire la consommation.
afp/gma
Manque de dollars
L'économie du Zimbabwe est sortie exsangue du règne autoritaire de trente-sept ans de Robert Mugabe, contraint à la démission fin 2017 par un coup de force de l'armée.
Son successeur Emmerson Mnangagwa, élu en juillet dernier, promet depuis de relancer l'économie, jusque-là en vain. Le pays souffre notamment d'un manque criant de liquidités en dollars américains. Pour y remédier, le gouvernement avait introduit en 2016 des "bonds notes", une quasi-devise locale d'une même valeur que les billets verts.
Mais, faute de la confiance des opérateurs, leur valeur a baissé et l'opération a échoué. Au marché noir, ils s'échangent actuellement à un taux d'environ trois pour un dollar.