Alexis Tsipras avait demandé la confiance des députés, après la démission de son allié, le ministre de la Défense Panos Kammenos, chef du parti des Grecs indépendants (ANEL). Celui-ci a mis un terme à quatre ans de coalition en raison de sa ferme opposition à l'accord de Prespes sur le nouveau nom de la "République de Macédoine du Nord".
Sur les 300 députés de la Vouli, le parlement grec, 151 ont voté en faveur du gouvernement Tsipras, dont les 145 députés de son propre parti de gauche, le Syriza, ainsi que quatre élus indépendants et deux dissidents du petit parti souverainiste ANEL, selon le décompte officiel.
Accord gréco-macédonien
En premier lieu, le leader grec est confronté au défi immédiat de faire adopter l'accord gréco-macédonien par le parlement grec. Conclu en juin à Prespes avec son homologue macédonien, cet accord ouvre les portes de l'UE et de l'Otan à la jeune République de Macédoine, née de l'éclatement de la Yougoslavie.
La Grèce avait jusqu'alors opposé son veto à cette adhésion, jugeant que le nom de Macédoine n'appartenait qu'au patrimoine historique grec et à sa province septentrionale.
>> Lire aussi : La Macédoine repabtisée "République de Macédoine du Nord" par ses élus
Précipiter les élections
Sans surprise, à droite, la Nouvelle Démocratie, en tête dans les sondages pour les prochaines législatives, a voté contre la confiance au gouvernement, avec comme objectif de précipiter les élections.
"Le pays a besoin d'un nouveau gouvernement, nous avons perdu trop de temps", a fustigé le chef du principal parti d'opposition, Kyriakos Mitsotakis. Et de promettre, si son parti l'emporte au prochain scrutin, d'annuler l'accord sur le nouveau nom de la Macédoine, qu'il juge "dévastateur".
ats/ar
L'Europe applaudit
Après avoir rencontré Alexis Tsipras à Athènes, le commissaire européen Pierre Moscovici a au contraire salué dans cet accord "une réalisation historique d'une importance stratégique" que l'Europe espère voir "entrer en vigueur". Car "l'Europe c'est rapprocher les peuples, c'est créer la réconciliation, c'est panser les plaies d'hier", a-t-il souligné.