Tard mercredi, deux militaires, un employé civil du ministère de la Défense et un employé d'un sous-traitant du Pentagone ont été tués, et trois autres militaires ont été blessés là Minbej, a indiqué le commandement central de l'armée américaine.
L'attaque a coûté la vie à douze autres personnes, sept civils et cinq combattants d'une force arabo-kurde qui accompagnaient la patrouille américaine. L'EI a revendiqué l'attentat, par le biais de son média de propagande Amaq.
Un calendrier de retrait devenu flou
Cette attaque est la plus meurtrière pour les forces américaines engagées en Syrie depuis 2014. Elle intervient alors que Donald Trump a affirmé le 19 décembre que les Etats-Unis et leurs alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) avaient "vaincu" l'EI, et a ordonné le retrait immédiat des 2000 soldats américains déployés dans ce pays.
Mais au fil des semaines, le calendrier de ce retrait est devenu de plus en plus flou et l'administration Trump a posé des conditions à son achèvement, notamment la défense des alliés de Washington et une défaite durable de l'EI.
Les doutes des experts
A l'image du ministre de la Défense Jim Mattis, qui a démissionné avec fracas après l'annonce présidentielle, de nombreux experts des affaires de sécurité ont émis des doutes. La mort des soldats américains à Minbej "donne raison" à ceux qui ont jugé que la décision de Donald Trump était "extrêmement prématurée", a estimé mercredi Charles Lister, du Middle East Institute.
"L'ordre de Trump était irresponsable et motivé bien plus par des raisons de politique intérieure que par les faits sur le terrain", a ajouté cet expert, pour qui "suggérer que l'EI est vaincu parce qu'il ne contrôle plus de territoire, c'est ignorer fondamentalement la façon dont l'EI et d'autres organisations similaires cherchent à opérer".
Donald Trump n'a pas immédiatement réagi à cet attentat, mais le ministre de la Défense par intérim, Patrick Shanahan, a souligné que la lutte contre les djihadistes se poursuivait.
boi avec afp