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Dixième samedi de mobilisation des gilets jaunes sur fond de grand débat

Dixième samedi consécutif de manifestation nationale pour les gilets jaunes, ici à Paris. [Keystone/epa - Christophe Petit Tesson]
Le grand débat ne démobilise pas les "gilets jaunes" / Forum / 2 min. / le 19 janvier 2019
Quelque 84'000 gilets jaunes ont manifesté samedi en France pour leur dixième journée d'action. Leur mobilisation est particulièrement scrutée, après le lancement par Emmanuel Macron du "débat national" censé canaliser la colère inédite exprimée depuis deux mois.

Les manifestations ont été marquées par des heurts avec une mobilisation en léger recul à Paris, avec 7000 manifestants, contre 8000 samedi dernier, selon le ministère de l'Intérieur français. 84'000 personnes en tout dans le pays.

A Paris, un cortège sous haute surveillance s'était élancé à la mi-journée de la place des Invalides, le point de rendez-vous principal annoncé sur les réseaux sociaux.

Pancartes proclamant "le roi Macron et sa cour déconnent" ou "Liberté, Egalité, Flashball," en main, les manifestants scandaient "Macron démission" et "Castaner, nique ta mère," un slogan devenu courant ces dernières semaines.

Les précédents samedis ont été émaillés de violents heurts dans la capitale. A la mi-journée, douze interpellations avaient eu lieu à Paris, "essentiellement pour port d'armes prohibé", selon la préfecture de police.

>> Ecouter: "Première journée de mobilisation des gilets jaunes depuis l'ouverture du débat national" :

Les "gilets jaunes" défilent pour la dixième fois samedi 19 janvier, à Paris. [Keystone - AP Photo - Kamil Zihnioglu]Keystone - AP Photo - Kamil Zihnioglu
Première journée de mobilisation des "gilets jaunes" depuis l'ouverture du débat national / Le 12h30 / 1 min. / le 19 janvier 2019

Les autorités s'attendent à une mobilisation "au moins égale à la semaine dernière", selon une source policière. Samedi dernier, 80'000 manifestants avaient été recensés, loin des centaines de milliers rassemblés en novembre ou décembre.

Une fleur ou une bougie

Les cortèges ont également débuté dans d'autres villes, comme à Rouen mais aussi Strasbourg où ils étaient plusieurs centaines. D'autres rassemblements sont également annoncés à Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon ou Saint-Etienne.

L'exécutif prévoit lui "un dispositif d'ampleur comparable au week-end précédent", a indiqué le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez. Environ 80'000 policiers et gendarmes doivent donc être mobilisés en France, soit le même nombre que les manifestants la semaine dernière. Ils seront cinq mille à Paris, selon la préfecture de police.

Dans la capitale, les organisateurs invitent les participants à amener "une fleur ou une bougie en hommage" aux personnes tuées ou blessées "pour (leur) cause" depuis le début du mouvement le 17 novembre.

>> Ecouter l'invitée de La Matinale, Zoé Kergomard, chercheuse à l'Institut Historique Allemand de Paris, spécialiste en histoire politique contemporaine. Son sujet de prédilection, les mobilisations citoyennes :

Une jeune femme s'avance vers les forces de police à Paris le 12 janvier 2019. [AFP - Karine Pierre / Hans Lucas]AFP - Karine Pierre / Hans Lucas
L'invitée: Zoé Kergomard / Six heures - Neuf heures, le samedi / 8 min. / le 19 janvier 2019

afp/sjaq

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Des gilets jaunes pénètrent dans le périmètre de la prison à Dijon

Une cinquantaine de gilets jaunes a pénétré samedi "dans le périmètre de la prison" à Dijon pour demander la "libération de leurs camarades". Ils sont repartis d'eux-mêmes, a indiqué la préfecture.

Les manifestants, sortis du cortège principal, "ont passé le grand portail, scandé 'libérez nos camarades' et sont repartis spontanément après un moment".

Quatre gilets jaunes ont été condamnés à de la prison ferme vendredi soir pour des violences commises contre des gendarmes dans leur caserne lors de la manifestation du 5 janvier.

Polémique sur les violences policières

La semaine a été marquée par une vive polémique sur l'usage du lanceur de balle de défense (LBD), aussi nommé "Flash-Ball", par les forces de l'ordre et les blessures graves subies par de nombreux manifestants.

Christophe Castaner a encore défendu vendredi son usage lors des opérations de maintien de l'ordre. Sans cette arme, les forces de l'ordre n'auraient plus d'autre option que le "contact physique" et il y aurait "beaucoup plus de blessés", a estimé le ministre de l'Intérieur.

Il s'est également dit "sidéré" par les accusations de violences policières, malgré certaines vidéos qui montrent un usage du LBD sans menace immédiate sur le tireur.