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Ouverture du procès du scandale des lasagnes à la viande de cheval

Le siège de Spanghero, à Castelnaudary, dans le sud de la France. [Manuel Blondeau]
Ouverture à Paris du procès du scandale des lasagnes à la viande de cheval qui avait éclaté il y a six ans / La Matinale / 1 min. / le 21 janvier 2019
Le procès de deux anciens dirigeants de la société Spanghero et deux intermédiaires néerlandais, accusés d'avoir vendu de la viande de cheval en la faisant passer pour du boeuf, a commencé lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Brièvement ouvert lundi après-midi , le procès de l'affaire Spanghero, le volet le plus connu du retentissant scandale qui avait éclaté en Europe en 2013, a rapidement été interrompu et reprendra mardi.

Quatre hommes doivent être jugés jusqu'au 13 février: deux anciens dirigeants de l'ex-société de transformation des viandes Spanghero, l'ex-directeur général et l'ancien directeur du site, ainsi que deux négociants néerlandais déjà condamnés aux Pays-Bas pour une fraude comparable. Ils sont poursuivis pour principalement pour tromperie et escroquerie en bande organisée.

Scandale en 2013

Ce procès promet de vifs échanges entre les principaux protagonistes, notamment l'ancien directeur de Spanghero et un des négociantss, dont les versions se contredisent.

Tout est parti de la découverte en Irlande, en janvier 2013, de viande de cheval dans des steaks hachés "pur boeuf" vendus en supermarché, puis par la société Findus de viande chevaline dans des lasagnes fabriquées par une filiale luxembourgeoise du groupe Comigel spécialisé dans les plats surgelés, Tavola.

Or la viande utilisée dans ces lasagnes venait de Spanghero, qui s'approvisionnait auprès d'abattoirs roumains via des sociétés basées à Chypre et aux Pays-Bas.

Etiquettes remplacées

L'enquête a établi que Spanghero, avant de revendre cette viande de cheval, avait remplacé les étiquettes roumaines par un numéro sanitaire français et la mention qu'il s'agissait de viande bovine, nettement plus chère.

Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), l'arnaque porterait sur plus de 750 tonnes de viande de cheval, dont près de 540 tonnes revendues à Tavola et plus de 200 tonnes utilisées par Spanghero, notamment pour fabriquer des merguez surgelées.

Au total, estime la DGCCRF, cette viande de cheval s'est retrouvée dans 4,5 millions de plats cuisinés, vendus dans plus d'une douzaine de pays européens.

>> Les précisions de Sophie Michaud-Gigon, secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs, dans Forum :

Le siège de Spanghero, à Castelnaudary, dans le sud de la France. [Manuel Blondeau]Manuel Blondeau
Le procès du scandale des lasagnes à la viande de cheval s'est ouvert: interview de Sophie Michaud-Gigon / Forum / 4 min. / le 21 janvier 2019

reuters/pym

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Versions contradictoires

Les deux principaux prévenus contestent via leurs avocats les faits qui leur sont reprochés et se rejettent mutuellement la responsabilité de la fraude. "L'ancien directeur de Spanghero ne savait pas que le trader néerlandais lui vendait de la viande de cheval à la place de la viande de boeuf", selon son avocat.

"Mon client ne va pas se laisser faire", contre-attaque l'avocat du négociant néérlandais. "Il a vendu de la viande de cheval à Spanghero parce que son directeur lui a commandé de la viande de cheval.

Spanghero ne s'en est jamais remise

L'accusation évoque une "organisation atypique et propice aux fraudes" de l'entreprise de Castelnaudary, créée par l'ex-rugbyman Laurent Spanghero, cédée en 2009 à une coopérative basque et qui ne s'est jamais relevée du scandale - elle a été reprise en 2014 par le groupe agroalimentaire CA Holding.