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Le président du Parlement vénézuélien s'autoproclame chef de l'Etat

Une manifestation de soutien au président du Parlement du Venezuela, qui s'est autoproclamé chef de l'Etat, mercredi à Caracas. [AFP - Federico Parra]
Le président du Parlement vénézuelien, chef de l'Etat autoproclamé. Témoignage d'une manifestante / Le Journal horaire / 1 min. / le 24 janvier 2019
Le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido s'est autoproclamé mercredi "président en exercice" devant des milliers de partisans. Il a été reconnu dans la foulée par le président américain Donald Trump.

"Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres", a lancé Juan Guaido à la foule réunie à Caracas.

>> Ecouter le portrait du président du Parlement Juan Guaido :

Juan Guaido, le 21 janvier. [EPA/Keystone - Cristian Hernandez]EPA/Keystone - Cristian Hernandez
Manifestations politiques d'envergure au Venezuela / Le 12h30 / 1 min. / le 23 janvier 2019

Le président du Parlement Juan Guaido a immédiatement été reconnu comme le président du Venezuela par les Etats-Unis et ses alliés dans la région.

Le président américain Donald Trump a annoncé dans un communiqué, tweeté ensuite, qu'il reconnaissait le jeune opposant de 35 ans comme président par intérim du pays.

Un responsable américain a précisé par ailleurs que "toutes les options" étaient sur la table si le régime Maduro avait recours à la violence.

Rupture des relations avec Washington

Mais l'armée vénézuélienne, soutien indéfectible du président socialiste Nicolás Maduro, a rejeté son autoproclamation.

S'exprimant devant une foule de partisans, Nicolas Maduro a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis. Le président a donné 72 heures au personnel diplomatique américain pour quitter le pays.

Dans son discours, Nicolas Maduro a utilisé des mots très durs à l'encontre des Etats-Unis. Il a ainsi dénoncé une "intervention impérialiste", estimant que le pays faisait preuve d'une "irresponsabilité gravissime" en s'immisçant dans les affaires du Venezuela.

Enquête pénale contre les membres du Parlement

Au moment de l'annonce, la Cour suprême vénézuélienne, plus haute juridiction du pays, composée de fidèles au régime, a ordonné une enquête pénale contre les membres du Parlement, en les accusant d'usurper les prérogatives du président Maduro.

Opposants et partisans du président Nicolas Maduro sont descendus en masse dans les rues mercredi dans tout le pays, dans un climat de haute tension. Des heurts ont éclaté, faisant au moins 13 morts en deux jours, selon une ONG..

>> Lire également : L'opposition vénézuélienne appelle à manifester contre Nicolas Maduro

Les opposants, dont nombre s'étaient vêtus de blanc, se sont réunis dans plusieurs quartiers de la capitale et d'autres régions du pays pour exiger un "gouvernement de transition" et de nouvelles élections.

Réélection de Maduro très contestée

Nicolas Maduro a été investi le 10 janvier pour un deuxième mandat de président, contesté par l'opposition et non reconnu par les Etats-Unis, l'Union européenne et de nombreux pays d'Amérique latine.

La situation actuelle "est le résultat de cette élection contestée", mis en cause par nombre de pays de centre-droit et de droite, a expliqué Gaspard Estrada, directeur de l'Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes à Sciences Po Paris, au micro de La Matinale.

Economiquement, l'Etat du Venezuela est en faillite, et sur le plan social, il est exsangue depuis des années, souligne le chercheur. "Les pays sus-cités, notamment les Etats-Unis, en profitent pour forcer le changement de régime."

Ecouter l'analyse de Gaspard Estrada dans La Matinale:

Gaspard Estrada. [sciencespo.fr]sciencespo.fr
Gaspard Estrada décrypte la situation politique chaotique au Venezuela / La Matinale / 6 min. / le 24 janvier 2019

afp/gma/ther/cv

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De nombreux pays d'Amérique latine soutiennent Guaido

Le Brésil, dont le nouveau président Jair Bolsonaro, est hostile à Nicolas Maduro, a donné son soutien à Juan Guaido, mais a assuré qu'elle n'allait pas mener d'intervention militaire au Venezuela.

Dix autres pays membres du groupe de Lima, qui dénonçait régulièrement les abus du régime de Nicolas Maduro, ont également dit reconnaître Juan Guaido: Argentine, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Panama, Paraguay et Pérou.

Le Mexique, Cuba et la Bolivie maintiennent pour l'heure leur soutien à Nicolas Maduro.

L'Union européenne a appelé à l'organisation d'"élections libres et crédibles". "Le peuple vénézuélien a le droit de manifester pacifiquement, de choisir librement ses dirigeants et de décider de son avenir (...) Sa voix ne peut être ignorée", a écrit la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, au nom des 28 États membres.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a dit sur Twitter "espérer que toute l'Europe va être unie en soutien des forces démocratiques au Venezuela". "Contrairement à Maduro, l'assemblée parlementaire, y compris Juan Guaido, ont un mandat démocratique", a-t-il ajouté.

I hope that all of Europe will unite in support of democratic forces in #Venezuela. Unlike Maduro, the parliamentary assembly, including Juan Guaido have a democratic mandate from Venezuelan citizens.

— Donald Tusk (@eucopresident) 23 janvier 2019




Enfin, du côté de la Berne fédérale, le responsable de la division américaine du DFAE, Bénédict de Cerjat, a déclaré que le pays suivait la situation "avec attention et préoccupation".