Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi au "dialogue" pour empêcher une "escalade menant à un conflit qui serait un désastre pour la population du pays et pour la région". Dans la nuit de mercredi à jeudi, des foyers de protestation persistaient dans des quartiers populaires de Caracas.
La Commission interaméricaine des droits de l'homme a décompté 16 morts mercredi. L'Observatoire vénézuélien des conflits sociaux (OVCS) a dénombré 13 morts en deux jours depuis mardi.
L'armée au service de Maduro
"L'armée défend notre Constitution et est garante de la souveraineté nationale", a affirmé le ministre de la Défense. Ce soutien indéfectible de Nicolas Maduro a rejeté l'autoproclamation de Juan Guaido, 35 ans, président du Parlement contrôlé par l'opposition.
Le Parlement a approuvé mardi une promesse d'"amnistie" aux militaires qui refuseraient de reconnaître le nouveau mandat de Maduro, défiant la Cour suprême qui a déclaré nulles toutes ses décisions.
Prises de position internationales
Le président américain Donald Trump a annoncé reconnaître officiellement Juan Guaido comme "président par intérim du Venezuela". Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a assuré à Juan Guaido "sa reconnaissance pour impulser le retour de la démocratie dans ce pays". Outre le Brésil et la Colombie, neuf autres pays membres du groupe de Lima ont dit reconnaître Juan Guaido: Argentine, Canada, Chili, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Panama, Paraguay et Pérou.
Quant à l'Union européenne, elle a réclamé des élections "libres", sans pleinement suivre Washington jusqu'ici.
La Russie a en revanche dénoncé le soutien international à Juan Guaido, fustigeant une "ingérence étrangère" qu'elle considère comme une "voie vers l'arbitraire et le bain de sang". Le Mexique, Cuba et la Turquie, ont également fait part de leur soutien à Nicolas Maduro.
ats/pym
Pour la Suisse, c'est "ni l'un, ni l'autre"
La Suisse ne reconnaît pas Juan Guaido comme étant le nouveau président du Venezuela, pas plus qu'elle ne reconnaît Nicolas Maduro comme le chef de cet Etat.
Cette position a été communiquée jeudi après-midi par le Département fédéral des affaires étrangères, qui appelle tous les acteurs de la crise au dialogue.