Les États-Unis ont ordonné jeudi le départ du personnel "non essentiel" de leurs missions diplomatiques au Venezuela, au lendemain de la décision du département d'État de ne pas se plier à l'expulsion des diplomates américains par le dirigeant socialiste Nicolas Maduro.
Dans une "alerte de sécurité" publiée sur un site du département d'État, l'administration de Donald Trump demande également aux ressortissants américains résidant ou voyageant au Venezuela d'"envisager sérieusement" de quitter ce pays.
"Nous prenons cette mesure en nous basant sur notre évaluation actuelle de la situation sécuritaire au Venezuela", a indiqué l'un de ses porte-parole, précisant que Washington n'avait pas l'intention de "fermer" son ambassade à Caracas.
"Un coup d'État orchestré par les États-Unis"
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a rompu les relations diplomatiques avec les Etats-Unis, décidé la fermeture de l'ambassade et des consulats du Venezuela aux États-Unis, et demandé mercredi au personnel diplomatique américain de quitter le pays sous 72 heures.
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Lors d'une session spéciale devant la Cour suprême, qui lui a renouvelé son appui, Nicolas Maduro a remercié les militaires pour leur soutien face à ce qu'il a appelé un "coup d'État en marche" dirigé par "l'empire des États-Unis ".
"Il ne fait aucun doute que c'est Donald Trump lui-même qui veut imposer de facto un gouvernement", a lancé le dirigeant socialiste, également soutenu par Moscou et Pékin.
Donald Trump a été le premier à reconnaître Juan Guaido, 35 ans, qui s'est autoproclamé mercredi "président en exercice" du pays en vue d'installer un "gouvernement de transition" et d'organiser des "élections libres". Le président américain a été suivi par de nombreux pays d'Amérique latine.
agences/dbb
Vers des sanctions financières et pétrolières
Les États-Unis achètent au Venezuela un tiers de sa production pétrolière, qui a chuté à 1,4 million baril/jour et représente 96% des entrées de devises. Selon Nicolas Maduro, ses ennemis souhaitent s'accaparer les réserves de brut du pays, les plus grandes au monde.
"Trump va probablement explorer la possibilité de geler des actifs (vénézuéliens). À l'avenir, pourraient s'y ajouter des sanctions pétrolières", estime le cabinet Eurasia Group.