Rester visibles et audibles dans la rue pour entretenir la flamme, c'est le défi des "gilets jaunes", alors que leurs rangs sont gagnés par de nouvelles querelles internes et que l'annonce d'une liste "Rassemblement d'initiative citoyenne" aux européennes de mai sème la division.
Signe de ces dissensions, à Paris les manifestants étaient dispersés en quatre cortèges distincts déclarés en préfecture. Le ministère de l'Intérieur a compté 4000 manifestants dans la capitale, contre 7000 il y a une semaine. Les "gilets jaunes" contestent ces chiffres, qu'ils jugent manipulés.
La préfecture de police de Paris a fait état de 52 interpellations, un chiffre très en deçà de ceux enregistrés début décembre.
Vers 16h00, plusieurs milliers de gilets jaunes regroupant ces cortèges étaient rassemblés place de la Bastille, lieu de la fin des marches. Et comme souvent en fin de manifestation parisienne chaque samedi, des incidents ont éclaté entre forces de l'ordre et certains manifestants, avec jets de projectiles et incendie de barricades d'un côté, et usage de gaz lacrymogène et de canon à eau, de l'autre.
Quelques incidents à Evreux
Au niveau national, quelques incidents ont été recensés à Evreux. En marge d'un rassemblement qui a réuni plus de 800 personnes selon la préfecture, des dégradations ont été commises devant le siège de la Banque de France et au niveau des locaux de la police municipale, selon les autorités, qui ont également déploré l'incendie de "deux véhicules" aux abords de la mairie.
A Marseille, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées dès 14h00 sur le Vieux-Port, dont des militants de la CGT espérant une "convergence de tous les gilets", jaunes et rouges du syndicat. "Contre Macron tout est bon", lâche l'un des responsables marseillais de la CGT, Bernard Gargiolo.
A Besançon, le mouvement hospitalier des "Blouses blanches" s'est joint au cortège des "gilets jaunes".
Les autorités avaient dénombré 84'000 manifestants lors des deux derniers samedis, en augmentation après la trêve de Noël et du Nouvel an, mais sans retrouver le niveau de mobilisation de début décembre.
ats/gma
Pas de "Nuit jaune"
Le rassemblement nocturne prévu à Paris – baptisé "Nuit jaune" en référence aux rassemblements citoyens de "Nuit debout" de 2016 – a été rapidement écourté à la suite de l'intervention des forces de l'ordre.