Une commission composée d'experts, associations écologistes et représentants des employeurs et salariés du secteur est parvenue samedi matin à Berlin après des mois d'âpres négociations à un accord en ce sens. Sauf surprise, le gouvernement, qui avait lui-même mis sur pied cette commission, devrait suivre ces recommandations.
Venant d'un pays qui jusqu'ici freinait sur le sujet, il s'agit d'un signal fort en Europe où les différents Etats avancent en ordre dispersé sur l'avenir de cette source d'énergie très polluante. Et ce même si certaines ONG environnementales jugent l'objectif de 2038 insuffisant pour atteindre les objectifs de réduction de CO2.
Ce retrait du charbon se fera de manière progressive. La dernière centrale devrait fermer au plus tard en 2038, la commission n'excluant pas d'avancer cette date à 2035 si les conditions le permettent.
Jusqu'à 80 milliards d'euros
Cette transition aura un coût: les pouvoirs publics allemands pourraient avoir à payer au total jusqu'à 80 milliards d'euros (90,2 milliards de francs) sur 20 ans s'ils suivent les recommandations. Les régions touchées dans l'ouest et l'est du pays doivent recevoir 40 milliards d'euros d'aides structurelles au cours des 20 prochaines années.
ats/ebz
Objectif énergies renouvelables
Actuellement le charbon représente encore plus d'un tiers de sa production d'électricité, contre seulement 3% en France ou 1,2% pour la Suède par exemple.
La plupart des pays européens se sont fixés des dates de fermeture des centrales au charbon, tels que la France en 2022, et même la Grande-Bretagne et l'Italie en 2025, bien que cette source d'énergie représente encore respectivement 23% et 17% de la production d'électricité de ces deux pays.
Cette proportion est nettement plus élevée dans les pays d'Europe de l'Est, notamment en Pologne qui tire 80% de son électricité du charbon et ouvre de nouvelles mines.