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Intenses tractations diplomatiques autour de la présidence vénézuélienne

Le président vénézuélien Nicolas Maduro. [Keystone/EPA - Cristian Hernandez]
Intense activité diplomatique autour du Venezuela / Le Journal horaire / 34 sec. / le 26 janvier 2019
Alors que le président vénézuélien Nicolas Maduro appelle à "la rébellion populaire contre le coup d'Etat", d'intenses tractations diplomatiques battent leur plein au Conseil de sécurité de l'ONU. Certains pays appellent à l'organisation d'élections.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a appelé samedi à l'ONU tous les pays à "être aux côtés des forces de liberté" emmenées par l'opposant Juan Guaido, lors d'une réunion du Conseil de sécurité que la Russie a tenté en vain d'empêcher.

"Ne testez pas notre détermination", a aussi dit le chef de la diplomatie américaine à l'intention du président vénézuélien Nicolas Maduro, au sujet de la protection à apporter aux diplomates américains au Venezuela dont l'expulsion a été ordonnée. Nicolas Maduro dirige un "Etat mafieux illégitime", a aussi lancé Mike Pompeo.

Un "coup d'Etat" dénoncé par la Russie

L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a accusé samedi "les Etats-Unis et leurs alliés de vouloir renverser le président" du Venezuela, en déniant au Conseil de sécurité le droit de discuter de la situation dans ce pays.

Parlant de "coup d'Etat", le diplomate a fait valoir que la crise relevait d'une "situation interne" au Venezuela. Dans sa réponse, le secrétaire d'Etat américain a souligné que "le régime de Nicolas Maduro réprimait son peuple" depuis des années. Des milliers de Vénézuéliens fuient, déstabilisant la région, a-t-il ajouté.

Lors d'un vote de procédure visant à empêcher la réunion, la Russie n'a cependant pas réussi à réunir suffisamment de voix (9 étaient nécessaires sur les 15 du Conseil).

La Chine, l'Afrique du Sud et la Guinée équatoriale ont voté avec la Russie contre la tenue de la réunion. Les six pays occidentaux (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Pologne) avec le Pérou, le Koweït et la République dominicaine ont voté pour la réunion. L'Indonésie et la Côte d'Ivoire se sont abstenues.

Ultimatum de quatre pays européens

Madrid, Paris, Berlin et Londres ont lancé samedi de manière coordonnée un ultimatum à Nicolas Maduro. Ils ont annoncé qu'ils reconnaîtraient l'opposant Juan Guaido comme "président" du Venezuela si des élections n'étaient pas convoquées sous "huit jours".

Le chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez a affirmé que si des élections "justes, libres et transparentes" n'étaient pas convoquées dans un "délai de huit jours", l'Espagne reconnaîtrait "Juan Guaido comme président du Venezuela" afin que ce dernier "convoque ces élections". Paris et Berlin ont lancé quelques minutes plus tard un message similaire.

L'Union européenne "prendra de nouvelles mesures" si des élections ne sont pas convoquées "dans les prochains jours" au Venezuela, y compris en ce qui concerne "la reconnaissance du leadership" dans le pays, a averti samedi la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Le chef de la diplomatie vénézuélienne a annoncé rejeter l'ultimatum des Européens.

agences/ebz

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Appel à "la rébellion populaire contre le coup d'Etat"

Nicolas Maduro, qui peut compter sur le soutien de l'armée, a lui appelé à "la rébellion populaire contre le coup d'Etat" dont il accuse Washington d'être l'instigateur. "Le peuple dans la rue!", a-t-il lancé. Les mouvements de protestation contre le régime ont fait 26 morts en quatre jours, selon l'ONG Observatorio Venezolano de Conflictividad Social.

Plus de 350 personnes ont été arrêtées cette semaine lors de ces manifestations, "dont 320 pour la seule journée du 23 janvier", a déclaré la Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet. Juan Guaido a laissé entrevoir jeudi une porte de sortie à Nicolas Maduro en évoquant une éventuelle amnistie.