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Thaïlande: 3'000 touristes bloqués à Bangkok

Onze personnes ont été blessées dans les affrontements.
Onze personnes ont été blessées dans les affrontements.
La crise politique en Thaïlande a connu mardi une sérieuse escalade avec la fermeture de l'aéroport international de Bangkok. Des affrontements entre partisans et adversaires du gouvernement ont fait au moinsquinze blessés, dont huit par balles.

Pour la seconde journée consécutive, des milliers d'opposants
d'obédience royaliste ont multiplié les actions pour paralyser
l'activité gouvernementale et faire tomber rapidement le Premier
ministre élu Somchai Wongsawat, beau-frère du dirigeant déchu
Thaksin Shinawatra.

Aéroport de Bangkok fermé

L'opération la plus spectaculaire s'est déroulée dans la soirée
lorsque des manifestants antigouvernementaux ont pris d'assaut le
terminal de l'aéroport international Suvarnabhumi, par où
transitent chaque année des millions de touristes étrangers.
L'aéroport a été fermé indéfiniment.



"Des vols seront redirigés vers Chiang Mai (nord), Phuket (sud) ou
d'autres aéroports", a précisé une porte-parole de l'autorité
chargée des aéroports de Thaïlande (AOT). "Notre but est de fermer
l'aéroport de Suvarnabhumi jusqu'au départ de Somchai", a déclaré
l'opposition ("l'Alliance du peuple pour la démocratie" ou PAD, en
se référant au Premier ministre Somchai Wongsawat.



Des embouteillages avaient été signalés plus tôt sur des routes
menant à l'aéroport international, alors que plus de 2000 opposants
avaient commencé à encercler le complexe, selon la police.

Bureaux assiégés

Peu avant ces incidents, l'armée avait réaffirmé qu'elle n'avait
pas l'intention de s'emparer du pouvoir. Les affrontements
(voir l'encadré) ont eu lieu sur une route menant
à l'ancien aéroport de Don Mueang où le gouvernement a aménagé des
bureaux temporaires en raison de l'occupation, depuis le 26 août
dernier, du complexe abritant les bureaux du Premier
ministre.



Mardi à l'aube, environ 10'000 manifestants ont assiégé Don
Mueang. Des groupes d'opposants se sont aussi rendus au QG des
forces armées et à l'aéroport de Suvarnabhumi, où le Premier
ministre était attendu mercredi après avoir participé au Pérou à un
sommet des pays de l'Asie-Pacifique (APEC). Mais un porte-parole
gouvernemental a annoncé en fin de journée que l'avion de Somchai
Wongsawat n'atterrirait pas à Suvarnabhumi.

Thaksin dénonce une rébellion

Dans l'avion qui le ramenait vers la Thaïlande, Somchai
Wongsawat a, une nouvelle fois, rejeté les appels à sa démission et
a accusé la PAD de mener une "rébellion". Lundi, des milliers de
manifestants avaient déjà encerclé le Parlement de Bangkok et forcé
l'ajournement d'une importante session.



ats/mej

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Au moins 15 blessés, dont un grave

Ailleurs dans Bangkok, des opposants ont ouvert le feu sur des partisans du gouvernement et ont utilisé des barres de fer lors d'affrontements qui ont fait au moins onze blessés, selon la police et un hôpital.

La police a précisé que huit blessés avaient été atteints par des balles tirées par des manifestants antigouvernementaux et qu'une victime était dans un état grave.

Des images de télévision ont montré deux hommes, portant des brassards jaunes, en signe d'allégeance au roi, tirant avec des pistolets.

D'autres activistes, vêtus de tee-shirts jaunes, s'en sont pris à des adversaires à coups de barres de fer.

La PAD, qui organise depuis six mois des manifestations antigouvernementales, a dit avoir été préalablement attaquée à coups de pierres et de planches.

L'opposition dénonce une marionnette

La PAD a juré de poursuivre son action tant que Somchai Wongsawat, beau-frère de l'ancien chef de gouvernement en exil Thaksin Shinawatra, resterait Premier ministre.

Elle l'accuse d'être une simple "marionnette" de Thaksin, renversé en 2006 par des généraux royalistes et condamné en octobre pour corruption.

Depuis l'exil, Thaksin conserve un crédit intact auprès des petits paysans du nord et du nord-est.

Ses lieutenants sont revenus au pouvoir avec les élections législatives de décembre 2007, mais la PAD a juré de faire tomber tout Premier ministre pro-Thaksin.