Malgré le large rejet de son accord par la Chambre des Communes le 15 janvier, Theresa May ne compte pas sortir de l'UE sans consensus. A deux mois du divorce officiel entre Londres et l'UE, les députés se sont prononcés mardi sur sept amendements. La majorité d'entre eux portaient sur des concessions sur la question de la frontière en Irlande -un point de divergence majeur entre l'UE et Londres- et le report de la date du Brexit (29 mars).
Les parlementaires se sont finalement prononcés contre un divorce sans accord, mais refusent celui qui a été négocié avec l'Union européenne. Adopté de justesse par 318 votes contre 310, cet amendement ne propose néanmoins pas de solution pour éviter le "no deal".
Le Parlement donne mandat à May pour renégocier
La soirée a été marquée par la validation, par 317 voix contre 301, de la clause du "backstop". Contestée, elle vise à garantir en toute circonstance la continuité des échanges à la frontière irlandaise en évitant le retour à une frontière physique. "Ce soir, le Parlement a clairement montré qu'il était possible de faire adopter cet accord si nous pouvons obtenir des changements relatifs au "backstop"", a déclaré le porte-parole de Theresa May alors que Bruxelles a refusé jusqu'ici de rouvrir les négociations.
Pas de report du Brexit
A Bruxelles, un porte-parole de Donald Tusk, président du Conseil européen, rappelle que le "backstop" fait partie de l'accord conclu avec Londres et qu'il n'est pas renégociable. En pleine session de vote sur un plan B, Emmanuel Macron a quant à lui déclaré depuis Chypre que "l’accord de retrait qui a été négocié entre le Royaume-Uni et l’Union européenne est le meilleur accord possible et n’est pas renégociable".
Les amendements concernant un report du Brexit ont été rejetés. Les députés britanniques ont également refusé par 321 voix contre 301 un amendement visant à accorder davantage de pouvoir au Parlement dans la recherche d’alternatives à l’accord que Theresa May a négocié avec l’Union européenne. C’est une victoire pour la stratégie de May, pour qui il s’agirait d’une "usurpation" du rôle de l’exécutif.
agences/ani