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Attentats à Bombay: au moins 100 morts

L'hôtel Taj Mahal à Bombay a pris feu lors de l'attaque terroriste.
Le feu s'est déclaré lors de l'attaque du prestigieux hôtel Taj Mahal.
Une centaine de personnes ont été tuées lors d'une série d'attaques menées mercredi soir à Bombay, la capitale économique de l'Inde. Des grands hôtels de la ville et un centre juif ont notamment été visés.

Peu après 22h30 locales, plusieurs hommes armés d'AK47
(Kalachnikov) ont attaqué la gare centrale de Bombay, ouvrant le
feu et lançant des grenades, faisant au moins 10 morts. Des
fusillades ont également eu lieu à l'hôpital Cama, dans le sud de
Bombay, et dans plusieurs hôtels. L'explosion d'un taxi piégé dans
le sud-est de la ville a fait trois morts, selon la police.



Jeudi, la Marine indienne a annoncé que ses bâtiments avaient
arraisonné un cargo suspecté d'être lié à ces attaques.

Hôtels de luxe et centre juif

Les forces de sécurité ont indiqué être intervenues tôt dans la
matinée de jeudi dans les deux hôtels de luxe Taj Mahal et
Oberoi/Trident. Elles ont annoncé avoir repris le contrôle du
premier et libéré ses occupants. Deux des assaillants ont été tués.
Un incendie s'est déclaré dans les étages supérieurs du
palace.



En revanche, 200 personnes seraient toujours retenues par des
hommes armés dans l'hôtel Oberoi/Trident où des tirs ont encore été
entendus dans la journée de jeudi. Quelques occupants ont toutefois
été évacués. Un incendie s'est également déclenché jeudi dans la
soirée. Une épaisse fumée blanche s'échappait des fenêtres d'une
chambre du 4e étage, ainsi que de grandes flammes.



Un autre immeuble, la Nairman House, immeuble de bureaux abritant
le centre juif a également été attaqué. Une famille et un rabbin
étaient retenus jeudi à l'intérieur par des hommes armés, a indiqué
le président de la Fédération juive d'Inde, Jonathan Solomon.

Ressortissants étrangers

Le bilan de ces attaques n'a cessé d'augmenter au fil des
heures. Selon des chiffres provisoires des autorités diffusés jeudi
matin, 101 personnes ont été tuées et une centaine d'autres ont été
blessées.



Plusieurs ressortissants étrangers, dont un Britannique, un
Italien, un Japonais et un Australien, font partie des victimes.
D'autres Européens étaient encore bloqués dans des bâtiments tenus
par les assaillants.



Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et
l'assureur voyage Elvia ont annoncé jeudi qu'aucune information ne
permet de dire que des Suisses figurent parmi les personnes tuées,
blessées ou prises en otage.



Alors que certaines compagnies aériennes ont annulé des vols au
départ et à destination de Bombay, Swiss a pour sa part maintenu sa
liaison.

Pointé du doigt, le Pakistan dément

Bien que ces attentats ont été
revendiqués par un groupe islamiste indien totalement inconnu, les
Moujahidine du Deccan, le Premier ministre indien Manmohan Singh a
pour sa part assuré que le groupe qui avait coordonné ces attaques
était basé "en dehors" du pays.



L'un des groupes armés islamistes basés au Pakistan et luttant
contre la présence indienne au Cachemire, le Lashkar-i-Tayyiba, a
déclaré peu après qu'il n'avait "rien à voir" avec ces attentats.
Le Pakistan est fréquemment accusé par son rival de toujours,
l'Inde, d'être derrière les attentats perpétrés sur son sol, ou au
moins de soutenir les groupes qui les commettent.



Le Pakistan a rétorqué jeudi à son rival de toujours de n'accuser
personne sans preuves. "Notre expérience du passé nous enseigne que
l'on devrait se garder de tirer des conclusions hâtives", a affirmé
dans la soirée le ministre pakistanais des Affaires étrangères,
Shah Mehmood Qureshi, en direct sur la chaîne de télévision privée
Dawn TV.



Il y a six semaines, une série d'attentats dans la capitale
indienne New Delhi avait fait 24 morts. Les attentats avaient été
revendiqués «au nom d'Allah» par une organisation islamiste locale,
les Moudjahidine indiens (MI).



agences/sbo

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Le "11 Septembre" de l'économie indienne

Les attentats meurtriers qui ont frappé Bombay, capitale économique de l'ouest de l'Inde, vont fragiliser un peu plus un pays déjà affecté par la crise économique, qui s'est traduite par des retraits massifs des fonds étrangers à la Bourse, selon les experts.

"Les terroristes ont attaqué les plus importants symboles du centre financier de l'Inde, visant des endroits fréquentés par des étrangers, pour déstabiliser les marchés et effrayer les touristes", a estimé un économiste de Moody's Economy.com.

Les autorités indiennes ont fermé la Bourse (lire ci-dessous) et suspendu les échanges au moment où les forces de sécurité indiennes ont commencé à encercler les hôtels de luxe Taj Mahal et Oberoi/Trident.

La revendication des attentats de Bombay par les Moujahidine du Deccan donne le sentiment que l'Inde est confrontée à un mouvement islamiste de plus en plus important, ont estimé les spécialistes.

Cette attaque de mercredi, avait pour but, selon eux, d'effrayer et de faire fuir les investisseurs étrangers et les touristes de l'une des économies d'Asie qui connaît la plus forte croissance.

"Cela aura des conséquences assez dramatiques. Même si l'Inde est assez habituée à des attentats, ces derniers sont d'une nature exceptionnelle, l'hôtel Taj Mahal étant un peu comme les deux tours jumelles du World Trade Center de New York, dans le contexte indien", relève un banquier d'un fonds d'investissement de Singapour, sous couvert de l'anonymat.

Bombay, ville de 18 millions d'habitants, s'est déjà relevée de plusieurs attaques importantes, des attentats à la bombe visant des lignes de chemins de fer, qui avaient tué en 2006 186 personnes, en blessant près de 800.

Bourse fermée

La Bourse de Bombay restera fermée jeudi au lendemain des attentats qui ont frappé la capitale économique de l'ouest de l'Inde, ont annoncé des responsables.

"Etant donné la situation anormale et les conseils des autorités" de ne pas sortir, "il a été décidé de fermer la Bourse pour la journée", a indiqué un porte-parole de la Bourse de Bombay. Il n'est pas certain que les marchés rouvrent vendredi, a indiqué un responsable.

Les rues du quartier des affaires de Bombay étaient désertes jeudi, la plupart des bureaux étant fermés au lendemain des attaques.