"La tâche n'a pas été facile mais elle était nécessaire pour la
sécurité américaine, l'espoir des Irakiens et la paix dans le
monde", a déclaré George W. Bush à l'issue d'une rencontre avec son
homologue irakien Jalal Talabani, à cinq semaine de son départ de
la Maison Blanche.
"Je suis ravi d'avoir eu la chance d'être revenu en Irak avant
la fin de ma présidence", a-t-il ajouté. Accueilli à l'aéroport de
Bagdad par le commandant de la Force multinationale en Irak, le
général Raymond Odierno, George W. Bush est ensuite monté à bord
d'un hélicoptère qui l'a conduit à Bagdad où il a été reçu par
Jalal Talabani.
"Grand ami du peuple irakien"
Après les hymnes nationaux, les deux présidents ont passé en
revue les gardes d'honneur, foulant un tapis rouge, avant d'entrer
dans la résidence présidentielle, située dans le centre de la
capitale irakienne.
Jalal Talabani a qualifié le président Bush de "grand ami du
peuple irakien qui nous a aidés à libérer notre pays". Le président
américain devait également signer de manière symbolique avec le
Premier ministre Nouri al-Maliki un accord de sécurité conclu entre
Bagdad et Washington après près d'un an de négociations.
Ce pacte "marque notre amitié et représenté un moyen pour aider
les Irakiens à réaliser les promesses d'une société libre", a
déclaré George W. Bush. Cet accord bilatéral, ratifié en novembre
par le Parlement irakien, fixe le cadre du retrait total des
146'000 soldats américains d'Irak d'ici la fin 2011.
Polémique autour du retrait américain
Ce texte mettra théoriquement fin à
huit ans de présence militaire en Irak. Selon le pacte, les unités
de combat de l'armée américaine devront avoir quitté les villes,
villages et localités d'ici le 30 juin 2009.
Mais samedi, lors d'une visite du secrétaire américain à la
Défense Robert Gates à Balad, au nord de Bagdad, le général Odierno
avait affirmé que des militaires américains resteraient après juin
2009 dans les villes et villages du pays pour conseiller et
entraîner l'armée irakienne.
Ces déclarations ont poussé le mouvement du leader chiite Moqtada
Sadr, qui est hostile à la présence américaine en Irak, à accuser
dimanche les Américains de ne pas tenir parole.
afp/jeh
Passage de témoin
George W. Bush, qui quitte ses fonctions le 20 janvier pour laisser la place au président élu Barack Obama, s'était déjà rendu en Irak en novembre 2003, le jour de Thanksgiving, en juin 2006 et en septembre 2007.
Depuis l'invasion de mars 2003, plus de 4200 militaires américains ont été tués en Irak et des dizaines de milliers d'Irakiens ont perdu la vie.
Le président élu Obama a dit et répété lors de la campagne électorale qu'il souhaitait un retrait des troupes américaines dans les 16 mois suivant son investiture, un départ rapide souhaité par une majorité de la population américaine, selon des sondages.
Lors d'une conférence de presse le 1er décembre, Barack Obama avait réaffirmé qu'il souhaitait un retrait de toutes les brigades de combat américaines d'Irak en 16 mois, tout en assurant qu'il écouterait les conseils des militaires.
Attentat à la chaussure
George W. Bush a échappé de justesse à un jet de chaussures le visant à hauteur de tête et provenant d'un journaliste irakien furieux des propos du président américain sur la guerre en Irak.
"C'est la fin!", a hurlé l'homme, qui a eu le temps de lancer une première chaussure, puis une seconde, en direction du visage présidentiel, avant d'être maîtrisé et plaqué au sol par d'autres Irakiens.
Dans la culture irakienne, jeter une chaussure sur quelqu'un est un signe de mépris.
Le président des Etats-Unis a voulu prendre l'incident avec humour. "Tout ce que je peux dire, c'est que c'était une pointure 43", a déclaré George W. Bush en plaisantant.
Le président Bush venait de déclarer devant la presse qu'''il y a encore du travail à faire" en Irak.
"La guerre n'est pas finie", avait-il constaté, mais "elle est en voie décisive d'être gagnée".