"Il convient de ne dramatiser aucun rendez-vous", a-t-il déclaré
à la presse avant cette rencontre, se disant, en tant que président
français, "libre de (son) agenda".
"En tant que président du Conseil de l'Europe, je porte des
valeurs, des convictions. C'était mon devoir de le faire, je le
fais bien volontiers", a-t-il ajouté à l'issue de la rencontre à
Gdansk, appelant à voir "ces choses tranquillement,
sereinement".
Car "le monde a besoin d'une Chine ouverte qui participe à la
gouvernance mondiale. La Chine a besoin d'une Europe puissante qui
donne du travail aux entreprises en Chine. Nous avons le devoir de
travailler ensemble", a-t-il ajouté.
"Le dalaï lama m'a confirmé qu'il ne demandait pas l'indépendance
du Tibet et je lui ai dit combien j'attachais de l'importance à la
poursuite du dialogue avec les autorités chinoises", a également
affirmé Nicolas Sarkozy.
Sanctions chinoises?
La Chine a condamné samedi l'entrevue que Nicolas Sarkozy a eue
avec le dalaï lama. Il l'a qualifiée «d'approche opportuniste,
imprudente et manquant de perspicacité» sur la question du
Tibet.
La Chine avait très mal pris la confirmation, à la mi-novembre, de
cette rencontre avec le chef spirituel et temporel des Tibétains.
Pékin a annulé le sommet UE-Chine prévu le 1er décembre et une
rencontre entre le Premier ministre Wen Jiabao et Nicolas Sarkozy
le lendemain.
Depuis, les autorités chinoises ont laissé entendre qu'elles
pourraient déclencher une nouvelle opération de boycott des
produits français.
Après Carla Bruni-Sarkozy
Ce rendez-vous d'une demi-heure avec le
dirigeant bouddhiste, prix Nobel de la paix 1989, avait lieu dans
le cadre d'une réunion des Nobel, autour de l'un d'entre eux,
l'ex-président polonais et fondateur du syndicat Solidarité, Lech
Walesa
(voir ci-contre)
.
Cet été, après la répression des manifestations au Tibet et à
l'heure des Jeux olympiques de Pékin, le dalaï lama, en visite en
France, s'était contenté de voir le chef de la diplomatie Bernard
Kouchner et l'épouse du président Carla Bruni-Sarkozy.
agences/cab
Le climat aussi discuté
Sur l'autre volet de son déplacement polonais, l'environnement, le président français a constaté qu'il restait "beaucoup à faire".
Nicolas Sarkozy cherchait à arracher un compromis de dernière minute au "club des charbonniers", neuf pays d'Europe centrale et orientale très réticents face à son paquet énergie-climat.
Nicolas Sarkozy veut faire adopter cet ambitieux projet, un des principaux objectifs de la présidence française de l'UE, avant la fin de son mandat, soit au dernier sommet de l'année, les 11 et 12 décembre.
Il a donc vu les chefs de gouvernement de Roumanie, des Pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) et du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie).
Très dépendants du charbon, énergie fossile très polluante, pour leurs besoins énergétiques -à 95% pour ce qui est de la Pologne-, ces pays craignent que ce "paquet climat" ne donne un coup d'arrêt à leur développement économique et aspirent à des dérogations et quotas gratuits.
La fête de Lech Walesa
A l'occasion des cérémonies du 25e anniversaire de son prix Nobel de la Paix, le chef historique du syndicat Solidarité Lech Walesa a convié plusieurs personnalités à Gdansk.
Le dalaï lama faisait partie des prix Nobel de la Paix conviés, aux côtés de l'ex-président sud-africain Frederik de Klerk et de l'Argentin Adolfo Perez Esquivel.
D'autres lauréats, l'ancien numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le président d'Israël Shimon Peres, ont envoyé des messages vidéo.