Alors que les deux camps défilent par dizaines de milliers en des lieux distincts de Caracas, Juan Guaido a annoncé que le mois de février sera déterminant pour chasser du pouvoir Nicolas Maduro. Ce dernier a répliqué vouloir avancer les élections législatives de 2020 pour renouveler le Parlement, contrôlé par l'opposition.
Le choix de manifester ce jour, lancé par l'opposition, n'est pas anodin: c'est le jour anniversaire des 20 ans de la "révolution bolivarienne", du nom du héros de l'indépendance Simon Bolivar. Ces manifestations sont organisées à la veille de l'expiration d'un ultimatum lancé à Nicolas Maduro par six pays européens (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Pays-Bas), qui ont demandé au dirigeant socialiste d'annoncer de nouvelles élections sous peine de reconnaître la légitimité de Juan Guaido.
Un général de l'armée vénézuélienne fait défection
Quelques heures avant les manifestations, le général de l'armée de l'air Francisco Esteban Yanez Rodriguez, membre du haut commandement des forces armées, a annoncé sur Twitter qu'il ne reconnaissait plus "l'autorité dictatoriale" de Nicolas Maduro, jusqu'ici soutenu par l'armée. "Je vous informe que je ne reconnais pas l'autorité dictatoriale de Nicolas Maduro et que je reconnais le député Juan Guaido comme président du Venezuela", affirme l'officier dans la vidéo.
Soutien de Guaido, Washington a appelé les militaires vénézuéliens à "suivre l'exemple du général Yanez" et à "protéger les manifestants pacifiques qui soutiennent la démocratie".
Plus de 850 arrestations
Soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba, Nicolas Maduro, 56 ans, rejette l'ultimatum européen et accuse les Etats-Unis d'orchestrer un coup d'Etat.
La tension grimpe à chaque appel à manifester au Venezuela. Une quarantaine de personnes ont été tuées et plus de 850 arrêtées selon l'ONU depuis le début des mobilisations le 21 janvier. En 2014 et 2017, deux vagues de protestations avaient fait quelque 200 morts.
agences/lan/ani