Après presque 18 ans de guerre en Afghanistan, Washington a entamé l'été dernier des négociations directes avec les talibans. Dimanche, le président américain a confirmé sa volonté de retirer les troupes de Syrie et d'Afghanistan. "On verra ce qu'il se passera avec les talibans, a-t-il déclaré dans un entretien diffusé par la chaîne CBS. Ils veulent la paix. Ils sont fatigués. Je pense que tout le monde est fatigué. Nous devons nous sortir de ces guerres sans fin et ramener nos gars à la maison."
Donald Trump a également expliqué qu'il pourrait, à terme, ne laisser que des hommes "de renseignement" en Afghanistan. "Le retrait ne signifie pas que nous ne surveillerons pas. Nous avons une base en Irak d'où les Etats-Unis continueront à frapper les djihadistes tout en se retirant lentement de Syrie."
Des militaires rentrent déjà
Le président américain a par ailleurs affirmé que les 2000 soldats déployés en Syrie contre le groupe Etat islamique commençaient à quitter le pays, conformément à sa décision controversée annoncée le 19 décembre. A ses yeux, peu importe l'amendement voté à une large majorité par le Sénat américain, pourtant contrôlé par les républicains. Ils mettaient le président en garde contre un "retrait précipité" d'Afghanistan et de Syrie qui mettrait "en danger" la sécurité nationale.
Selon le renseignement américain, l'EI compte encore des milliers de combattants. Donald Trump a estimé qu'il y aurait toujours des poches de résistance, "mais on ne va pas garder des armées sur place à cause d'une poignée de personnes", a-t-il insisté.
Alliés des USA ébranlés
Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo accueillera à Washington ses homologues de la coalition internationale contre l'organisation djihadiste en Irak et en Syrie. Objectif: coordonner le retrait avec des alliés ébranlés par une décision qui complique leur position, à l'instar des Kurdes qui vont rester seuls face aux menaces d'offensive turque.
afp/ani
L'opposition afghane et les talibans se rencontreront à Moscou
Les talibans ont indiqué dimanche qu'ils rencontreraient la semaine prochaine à Moscou des membres de l'opposition afghane, dans ce qui apparaît comme le premier dialogue intra-afghan, une semaine seulement après des pourparlers de paix menés avec les Etats-Unis.
Mais aucune institution gouvernementale afghane à charger les négociations de paix avec les talibans ne participera aux réunions. Ce qui laisse entrevoir des désaccords au sein de la sphère politique à Kaboul.