La cour d'appel de Dijon, qui a ordonné la réouverture de
l'enquête, avait été saisie par les parents de l'enfant, qui
habitent désormais en région parisienne.
Ceux-ci réclament la recherche de traces ADN pour tenter de
confondre le ou les assassins du petit garçon, retrouvé mort à 4
ans dans une rivière de l'est de la France en 1984. Une affaire qui
avait déclenché une énorme polémique médiatico-judiciaire.
Des éléments flous
La chambre de l'instruction a souhaité que soient effectuée la
recherche d'identification d'ADN sur un certain nombre de scellés
conservés depuis la clôture de l'information judiciaire, notamment
une seringue et son emballage retrouvés pas loin des berges de la
Vologne, les cordes qui ont entravaient les poignets et les
chevilles de l'enfant et les vêtements du garçonnet, ainsi que
plusieurs enveloppes adressés aux membres de la famille
Villemin.
En effet, le lendemain du meurtre, les parents avaient reçu une
première lettre anonyme: "Ton fils est mort. Je me suis vengé". La
justice n'a jamais pu identifier d'assassin, ni un mystérieux
corbeau, auteur de lettres menaçantes et haineuses adressées à
Christine et Jean-Marie Villemin.
Les pièces à conviction de cette affaire qui seront expertisées
par un laboratoire sont bien conservées, selon les experts. Elles
sont conservées depuis les faits dans des sacs plastiques
hermétiques: dans le premier, les vêtements de l'enfant (son
bonnet, son anorak et son survêtement), dans le deuxième, la
cordelette, dans le troisième, la seringue et dans le dernier les
lettres du "corbeau".
Progrès de la science
En juin 2000, la justice, déjà saisie par les parents de
Grégory, avait ordonné la réouverture de la procédure et avait fait
expertiser sans succès un demi-timbre apposé sur une enveloppe
expédiée en 1983 par le "corbeau".
Après de longues investigations et de multiples rebondissements,
l'enquête avait été close en 2001 (voir-contre). Mais, en juillet
dernier, le parquet avait requis la réouverture de l'enquête
"compte tenu des progrès de la science", qui sont susceptibles de
faire à nouveau avancer l'enquête.
agences/boi
Une sombre affaire
Grégory Villemin avait été retrouvé mort le 16 octobre 1984 pieds et poings liés dans la Vologne, une rivière des Vosges, dans l'est de la France.
Un mois après le meurtre, le cousin de Jean-Marie Villemin, Bernard Laroche, avait été inculpé et incarcéré.
Relâché en 1985, tout en restant inculpé, il avait été abattu la même année par le père du petit garçon. Condamné à 5 ans de prison, il a été libéré après avoir purgé 34 mois de détention.
Quelques mois après le meurtre de Bernard Laroche, la mère de Grégory, Christine, avait été inculpée pour l'assassinat de son fils. Elle a été blanchie par la justice huit ans plus tard.
L'instruction a été close en 2001, après 17 ans d'une enquête qui a déchaîné les passions et provoqué un examen de conscience de la justice mais aussi de la presse, critiquée pour avoir pris partie et n'avoir pas respecté la présomption d'innocence.
Un "espoir" pour les parents
"L'espoir" de découvrir l'assassin de leur fils, même s'il est ténu, est ainsi offert à Christine et Jean-Marie Villemin qui mènent "un combat inlassable et admirable pour la recherche de la vérité", ont réagi leurs avocats après la décision de la cour.
Selon les hommes de lois, "un bilan scientifique de ces investigations peut être espéré en mai ou juin 2009". Il estime toutefois que les chances de succès "restent aléatoires".