Espagne en tête, 16 pays de l'UE dont le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Portugal ont franchi le pas lundi au lendemain de l'expiration d'un ultimatum européen demandant au président Nicolas Maduro d'organiser des élections.
Ces soutiens dénoncés par la Russie, l'un des principaux alliés de Nicolas Maduro, s'ajoutent à ceux des Etats-Unis, du Canada et d'une douzaine de pays d'Amérique latine, dont la Colombie et le Brésil frontaliers du Venezuela.
"Les Vénézuéliens ont le droit de s’exprimer librement et démocratiquement", a écrit Emmanuel Macron sur son compte Twitter. "La France reconnaît Juan Guaido comme 'président en charge' pour mettre en œuvre un processus électoral".
"C'est votre reconnaissance, celle des Vénézuéliens, qui n'ont jamais cessé de lutter pour rétablir la démocratie", a déclaré Juan Guaido, 35 ans, en remerciant ces pays.
L'Union européenne restait cependant divisée, des pays comme l'Italie ou la Grèce adoptant une position attentiste.
La Russie dénonce
La Russie, l'un des principaux alliés de Nicolas Maduro, a aussitôt dénoncé cette reconnaissance de Juan Guaido par ces pays européens. "Nous percevons les tentatives de légitimer l'usurpation du pouvoir comme une ingérence directe et indirecte dans les affaires internes du Venezuela", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
De son côté, le Venezuela a annoncé qu'il allait réévaluer "intégralement" ses relations diplomatiques avec les pays européens reconnaissant Juan Guaido, les accusant de "soutenir les plans putschistes" en suivant le "scénario des Etats-Unis".
Nicolas Maduro a rejeté l'ultimatum des Européens dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta diffusé dimanche soir. "Je ne vais pas lâchement me laisser tordre le bras", a-t-il déclaré dans cet entretien réalisé la semaine dernière.
>> Lire : Le président vénézuélien Nicolas Maduro rejette l'ultimatum européen
Réunion de crise
Dans ce contexte, Ottawa accueillait une réunion de crise des ministres des affaires étrangères du Groupe de Lima, à laquelle le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo devait participer par vidéoconférence.
En ouverture, le Premier ministre canadien Justin Trudeau y a annoncé une aide de 53 millions de dollars canadiens (35 millions d'euros) destinée au peuple vénézuélien.
Pour préserver sa "crédibilité", l'ONU a de son côté décidé de ne participer à aucun des groupes discutant du Venezuela. Son secrétaire général Antonio Guterres s'est en revanche dit disposé à aider les deux camps "à trouver une solution politique".
agences/lan
Inflation galopante au Venezuela
Les habitants du Venezuela, pays pétrolier et autrefois le plus riche d'Amérique latine, sont confrontés à de graves pénuries de vivres et de médicaments, ainsi qu'à une inflation galopante.
Depuis 2015, quelque 2,3 millions d'entre eux ont choisi de s'exiler, sur une population totale de 31 millions d'habitants.