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Première audition d'un Suisse suspect dans le double meurtre au Maroc

Deux touristes scandinaves ont été tué au Maroc. [Keystone/AP Photo - Mosa'ab Elshamy]
Le Genevois suspect dans le meurtre de deux touristes au Maroc entendu par le juge d'instruction / Forum / 2 min. / le 4 février 2019
Kevin, l’un des deux Suisses soupçonnés d'être liés au meurtre de deux randonneuses scandinaves au Maroc, a comparu lundi devant le juge d'instruction antiterroriste du Tribunal de Salé. C’est la première fois qu’il donnait sa version des faits à la justice.

Etabli depuis plusieurs années au Maroc, l'Helvético-espagnol Kevin est notamment soupçonné d’avoir formé au tir certaines des personnes interpellées dans ce double meurtre.

>> Lire : Après le meurtre de randonneuses, 2 Suisses toujours en prison au Maroc

L’audition du jeune homme, en huis clos complet (public et journalistes), a duré une heure et demie. Il a tenté d’expliquer pourquoi les quatre Marocains suspectés d'être les auteurs du double meurtre - qualifié par la justice marocaine d’acte terroriste - l'ont dénoncé.

"Il avait coupé les ponts"

Kevin a reconnu devant le juge qu’il connaissait effectivement certains des terroristes présumés. "Il connaît des personnes fanatiques, oui, c'est vrai", a confirmé son avocat à la RTS avant l'audience. "Il était dans une situation où il essayait de comprendre l’islam, le vrai islam. Mauvaise coïncidence, il est tombé dans une équipe criminelle, terroriste, fanatique."

Mais selon son défenseur, cela appartient au passé. "Mon client a avoué avoir vu des vidéos de Daesh. Et il a coupé toutes relations avec ces personnes depuis un an." Soit bien avant le meurtre des deux jeunes femmes, souligne-t-il.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Touristes scandinaves assassinées au Maroc: un suspect suisse comparaît pour la première fois.
Touristes scandinaves assassinées au Maroc: un suspect suisse comparaît pour la première fois. / 19h30 / 2 min. / le 4 février 2019

Entraînement au tir ou paintball?

Pour les autorités du royaume, Kevin est bel et bien lié à un réseau de djihadistes. Selon l’enquête, il aurait entraîné les accusés au tir. L’avocat dément, affirmant qu'il ne s'agissait que de paintball - un jeu, donc, et pas un entraînement.

A la sortie de l’audience, l'homme de loi a affirmé que son client avait clamé "son innocence devant le juge d'instruction, qui s'est montré à l'écoute et a eu une attitude positive".

Deuxième audience prévue

Me Sahli a par ailleurs dit "attendre qu'il y ait une confrontation avec les autres accusés avant de demander la remise en liberté" de son client, lequel a "repris confiance" après cette "audience détaillée et positive".

Une nouvelle audience, plus longue, est prévue. Kevin devra amener la preuve matérielle de ce qu’il a avancé oralement lundi, à savoir qu’il est innocent. S’il ne parvient pas à convaincre les juges, il risque jusqu’à 30 ans de prison.

Un second Suisse est accusé dans cette affaire. Son audition devant le juge n'est pour l'heure pas confirmée officiellement.

Maurine Mercier avec ats

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