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Nouveaux incidents à travers toute la Grèce

Les affrontements entre jeunes et policiers continuent en Grèce.
Les affrontements entre jeunes et policiers continuent en Grèce.
Pour la troisième journée consécutive, des affrontements ont opposé lundi dans plusieurs villes grecques les forces de l'ordre à des manifestants protestant contre la mort d'un adolescent tué par la police.

Depuis le début des émeutes, une quarantaine de personnes ont
été blessées, surtout à Athènes et Salonique, et au moins 35 autres
ont été arrêtées, selon l'agence Reuters.



Dans un message à la Nation, le Premier ministre conservateur
Costas Caramanlis s'est engagé à ce que l'Etat mette fin à ces
violences, les plus graves dans le pays depuis des décennies.

De nouvelles violences ont eu lieu lundi dans la capitale, où
des voitures ont été incendiées et des bâtiments officiels
attaqués.



Les forces anti-émeutes ont chargé et tiré des gaz lacrymogènes
sur environ 300 jeunes manifestants réunis lundi soir sur la place
centrale d'Athènes, dont beaucoup étaient cagoulés ou casqués.

Pillages à Salonique

Des incidents ont également éclaté à Salonique (nord), deuxième
ville du pays, où environ 300 étudiants et lycéens ont détruit
lundi matin des voitures et des vitrines de magasins.



Un policier a été blessé en soirée lors de l'attaque d'un poste de
police par une vingtaine de jeunes qui y ont lancé des cocktails
Molotov. Des groupes de jeunes pillaient lundi soir des dizaines de
commerces au centre de cette ville, sans que la police
n'intervienne.



Trois policiers ont été légèrement blessés lundi à Trikala
(centre), lors d'incidents en marge d'une manifestation d'un
millier de lycéens. Une cinquantaine de jeunes ont caillassé le
commissariat central.

D'autres incidents

Des incidents entre forces de l'ordre et lycéens se sont
produits à Rhodes (est), capitale de l'île du même nom, où des
manifestants s'en sont pris là aussi à un poste de police.



D'autres mobilisations ont eu lieu dans la plupart des grandes
villes, à La Canée (Crète), Lesvos (est), en Macédoine (nord), en
Thrace (nord-est), en Thessalie (centre) et sur les grandes îles de
la mer Egée.



Lundi matin, à Veria, à une soixantaine de kilomètres de
Thessalonique, quelque 400 lycéens affrontaient à coups de pierres
la police anti-émeute qui répliquait par des gaz lacrymogènes.

Après la mort d'un jeune

Le mouvement de colère a été
déclenché par la mort d'Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, samedi
soir dans le quartier athénien d'Exarchia. Deux policiers disent
avoir été pris pour cible par une trentaine de jeunes et avoir
alors tiré une grenade assourdissante et trois coups de
semonce.



Cependant, des témoins contredisent leur version, affirmant qu'un
policier a visé les protestataires. Les deux agents ont été arrêtés
et inculpés, l'un de meurtre et l'autre de complicité. La dernière
fois qu'un jeune avait été abattu par la police, lors d'une
manifestation en 1985, les émeutes avaient duré des semaines.



L'Association des officiers de police a présenté ses condoléances
à la famille d'Alexandros Grigoropoulos, tout en assurant "que les
responsables devront rendre des comptes." Le jeune homme devait
être autopsié lundi (

lire encadré

).



Le Premier ministre grec Costas Caramanlis, en difficulté
(

voir ci-contre

), s'est engagé à ce que l'Etat
mette fin aux violences urbaines déclenchées ce week-end par la
mort d'un adolescent tué par la police à Athènes, dans un message à
la Nation lundi.



agences/mej/hof/sbo

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Autopsie de l'adolescent lundi

Samedi soir, Andreas Grigoropoulos, membre d'un groupe d'une trentaine de jeunes gens qui lançaient des pierres et des objets contre un véhicule des forces de l'ordre, a été tué par un policier qui a tiré trois balles dans sa direction.

Le policier a été arrêté dimanche pour "homicide volontaire" tandis qu'un second policier qui l'accompagnait a été appréhendé pour "complicité".

Le chef du commissariat d'Exarchia a été suspendu. Une autopsie par un médecin légiste doit avoir lieu lundi, selon une source judiciaire.

Le Premier ministre grec Costas Caramanlis a assuré qu'il n'y aurait "aucune indulgence" envers le ou les responsables de la mort de l'adolescent, dans une lettre de condoléances à sa famille.

Le ministre de l'Intérieur Prokopis Pavlopoulos et la police ont exprimé leur "profonde douleur" et ont ordonné une enquête, dont trois procureurs ont été chargés.

Le parti socialiste Pasok (opposition) et tous les autres partis de gauche ont condamné les tirs mortels sur l'adolescent, dont ils rendent responsables "les dirigeants politiques et la police".

Dans la nuit de samedi à dimanche, Prokopis Pavlopoulos et son secrétaire d'Etat, Panayotis Hinofotis, avaient présenté leurs démissions, mais Costas Caramanlis les a refusées.

Costas Caramanlis en difficulté

Eclaboussé par des scandales financiers, le gouvernement conservateur du Premier ministre Costas Caramanlis est de plus en plus impopulaire, notamment en raison de ses réformes économiques.

Son parti, la Nouvelle Démocratie, ne dispose actuellement que de 151 députés sur les 300 sièges que compte le Parlement.

De 152 après les législatives anticipées de septembre 2007, sa majorité s'est récemment réduite, Costas Karamanlis ayant congédié un député qui avait ouvertement critiqué son gouvernement.

Désormais et pour la première fois depuis huit ans, les socialistes sont constamment en tête dans les sondages.

Le Parti socialiste (Pasok) a souhaité une dénonciation massive et pacifique de la politique du gouvernement.

Une grève générale de 24 heures est prévue mercredi, à laquelle s'associeront aussi les contrôleurs aériens.