Juan Guaido s'est présenté mardi devant les députés de l'Assemblée nationale à Caracas, où il était attendu comme un héros par ses collègues de l'opposition. Il était aussi très attendu par les représentants des médias internationaux, qui cherchent à comprendre ce qui va se passer à présent.
La correspondante de la RTS au Venezuela a pu rencontrer l'opposant en marge de cette assemblée et Juan Guaido en a profité pour réaffirmer sa ferme intention: "Ecoutez, mon mandat est très clair: réussir la fin de l'usurpation et rétablir les institutions grâce à une élection réellement libre dans un laps de temps aussi court que possible."
"Feuille de route très claire"
Juan Guaido dit avoir défini une "feuille de route très claire" qui comprend la fin de l'usurpation politique, un gouvernement de transition et de nouvelles élections. "Nous sommes en train de réunir des compétences nationales et internationales pour augmenter la pression sur une dictature, qui assassine des jeunes qui meurent de faim et qui nie l'urgence humanitaire", a-t-il déclaré.
Au micro de la RTS, le président par intérim en a aussi profité pour saluer le soutien des pays européens qui l'ont reconnu: "C’est une pression sans précédent et une décision inédite de reconnaître un président en charge, en respectant la Constitution et la lutte des Vénézuéliens. Donc, c'est décisif pour obtenir la démocratie au Venezuela."
L'aide humanitaire pour défier Maduro
L'Assemblée nationale a dans le même temps rejeté l’idée d’un dialogue avec Nicolas Maduro et espère toujours qu'il soit démis de ses fonctions. Depuis quelques jours, elle a choisi de miser sur l’aide humanitaire pour augmenter la pression sur le gouvernement. Elle a ainsi validé un plan stratégique pour la distribution de vivres et de médicaments depuis la Colombie et le Brésil.
L'assemblée espère ainsi pousser l'armée à faire acte de désobéissance vis-à-vis de Maduro en laissant entrer l'aide humanitaire. Certains députés ont ainsi prévenu que l'armée vénézuélienne franchirait une ligne rouge si elle empêchait l'entrée de cette aide vitale pour le pays. "Il y a entre 250'000 et 300'000 Vénézuéliens qui risquent de mourir", a affirmé Juan Guaido à la tribune de l'assemblée.
Alors que Juan Guaido est désormais reconnu par une quarantaine de pays, pour moitié européens, l'opposition se découvre aussi toujours plus d'alliés à l'intérieur du pays. Plusieurs anciens ministres de Hugo Chavez ont ainsi rencontré Juan Guaido et ils n’ont pas été tendre envers Nicolas Maduro, à l'image d'Hector Navarro, ancien ministre de l'Education et de l'Energie, qui prône désormais l’organisation d’un référendum.
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Propos recueillis par Anouk Henry
Adaptation web: Frédéric Boillat