Les experts de l'ONU du comité de sanctions sur le groupe Etat islamique et Al-Qaïda ont sorti leur dernier rapport semestriel mercredi, alors que les ministres des Affaires étrangères de la coalition anti-Daesh se trouvaient à Washington.
Pour eux, s'il existe un groupe encore capable de mener une attaque complexe et de grande ampleur, c’est bien Daech.
Donald Trump a un autre avis
Ce rapport vient contredire Donald Trump qui avait annoncé en décembre le retrait américain de Syrie en invoquant la défaite de Daesh. Le président américain a d'ailleurs répété mercredi que l'armée des Etats-Unis et ses partenaires de la coalition "ont libéré la quasi-totalité des territoires auparavant contrôlés par l'EI en Syrie et en Irak".
"L'annonce formelle que nous avons repris 100% du califat devrait intervenir la semaine prochaine", a-t-il ajouté. "Je ne veux pas l'annoncer trop tôt", a-t-il précisé, alors qu'il espérait initialement faire coïncider ce succès avec la réunion de la coalition et prouver ainsi que la mission première des 2000 soldats américains déployés dans le nord syrien était accomplie.
Le chef de l'Etat a toutefois précisé qu'il restait de "petites poches" aux djihadistes, mais qu'elles seront "de plus en plus petites". Elle "peuvent être dangereuses", a-t-il ajouté, promettant de "tout faire pour vaincre jusqu'au dernier membre de la folie de l'EI".
Entre 14'000 et 18'000 membres
Les experts de l’ONU estiment au contraire que l’organisation compte toujours entre 14'000 et 18'000 militants, dont 3000 combattants étrangers.
Alors certes, l'EI a perdu son califat et se trouve sous très forte pression militaire dans le réduit qui lui sert désormais de bastion dans l’Est syrien à la frontière avec l’Irak. Mais le groupe est déterminé à résister et montre une capacité à contre-attaquer qui inquiète l’ONU.
Pour cela, il s’est transformé en mouvement clandestin et s'organise en cellules provinciales, majoritairement en Irak où l'EI espère se reconstituer. Si cette stratégie fonctionne, le groupe pourrait redevenir capable de conduire des attaques à l’international, préviennent aussi les experts.
boi avec Marie Bourreau et afp